La hausse des stocks américains fait chuter les prix du brut
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont creusé leurs pertes mercredi à New York, dans un marché sanctionnant une hausse très nette des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière et spéculant sur un recours des pays occidentaux à leurs réserves stratégiques.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai s'est replié de 1,92 dollar par rapport à la clôture de mardi, finissant à 105,41 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 124,16 dollars, en baisse de 38 cents par rapport à la clôture de mardi.
Une "tendance nettement baissière a fait chuter le marché dès le début de séance", a constaté James Williams de WTRG Economics.
La publication de chiffres hebdomadaires du département de l'Energie américain (DoE) faisant état d'une progression trois fois plus forte que prévu des stocks pétroliers aux Etats-Unis, n'a fait qu'accentuer le mouvement.
Les réserves de brut ont progressé de 7,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 23 mars, alimentant les inquiétudes au sujet de la demande toujours terne du plus gros consommateur d'hydrocarbures au monde.
"La perspective d'une baisse plus importante encore de la demande américaine en produits pétroliers, (...) qui s'est repliée de 2,2% par rapport à l'année dernière, reste une menace, particulièrement en ce qui concerne l'essence" dont les prix sont en hausse constante, a estimé de son côté Nic Brown, analyste en matières premières chez Natixis.
Les craintes pour la demande étaient accentuées par des "chiffres des commandes de biens durables (publiés mercredi) plus faibles qu'attendu", a souligné quant à lui John Kilduff, de Again Capital, malgré une progression de 2,2% par rapport à janvier.
"Il faut vraiment que les données économiques soient très positives pour que les cours du pétrole se maintiennent à de tels niveaux", a précisé M. Kilduff.
Par ailleurs, "beaucoup de bruits circulent sur un éventuel recours aux réserves stratégiques" aux Etats-Unis et en Europe notamment, ce qui pèse sur les cours, a noté M. Williams.
Renforçant les rumeurs sur la volonté des Etats-Unis de mettre à disposition une partie de ses réserves d'hydrocarbures, le ministre français de l'Energie, Eric Besson, a déclaré mercredi que la France était "favorable à puiser dans ses réserves stratégiques de pétrole" afin de lutter contre la hausse des cours du brut, en soulignant que "ce sont les Etats-Unis qui l'ont demandé".
"Il semble aussi que des discussions soient en cours avec l'Iran au sujet du nucléaire, ce qui rend le marché moins nerveux par rapport à la menace" pesant sur le front de l'approvisionnement en brut iranien.
Les négociations nucléaires entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) doivent reprendre le 13 avril, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi. Le lieu n'a pas encore été fixé.
rp
(AWP / 29.03.2012 06h21)