Recul des cours dans un marché prudent avant les stocks US
Vers 10H45 GMT (12H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 124,42 dollars, en baisse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 98 cents à 106,35 dollars.
Les cours du brut étaient sous pression alors que les investisseurs guettaient la diffusion mercredi du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les niveaux de réserves d'or noir aux Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 2,2 millions de barils des stocks de brut lors de la semaine achevée le 23 mars, alimentant des inquiétudes sur la demande, qui reste terne, du premier consommateur mondial de pétrole.
Justifiant ces attentes, l'association professionnelle API a fait de son côté état mardi d'une hausse de 3,6 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière.
Les stocks d'essence évalués par le DoE devraient pour leur part avoir reculé de 1,5 million de barils et ceux de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) de 500.000 barils.
De plus, des rumeurs sur la mise à disposition par les Etats-Unis d'une partie de ses réserves d'hydrocarbures pesaient sur les cours, notaient les analystes du cabinet PVM.
De son côté, le ministre français de l'Energie, Eric Besson, a déclaré mercredi que la France est "favorable à puiser dans ses réserves stratégiques de pétrole" afin de lutter contre la hausse des cours du brut, en soulignant que "ce sont les Etats-Unis qui l'ont demandé".
"Cependant, les risques persistants qui pèsent sur l'offre empêchent tout repli brutal des cours", observaient les analystes de Commerzbank.
"La production de pétrole et de gaz en mer du Nord devrait s'inscrire en déficit après l'évacuation de deux plateformes du fait d'une fuite" de gaz sur une plate-forme du groupe français Total, expliquait-on chez Commerzbank.
Mais c'est surtout l'aggravation des tensions entre le Soudan et le Soudan du sud qui inquiétait les observateurs.
Après des signes encourageants en début de semaine sur une résolution prochaine du différent qui les oppose autour d'une région pétrolifère du Soudan du sud, théâtre désormais d'une escalade militaire entre les deux voisins.
Les relations entre les deux Etats se sont détériorées depuis janvier quand le Soudan du sud a interrompu sa production de pétrole, qui s'établit à 350.000 barils par jour, accusant Khartoum de détourner illégalement une partie du brut sud-soudanais transitant sur son territoire.
Et alors qu'"il y a désormais un risque de guerre", notait Commerzbank, "la production ne devrait pas reprendre de sitôt".
jq
(AWP / 28.03.2012 13h15)