Le brut baisse, un indicateur américain déçoit dans un marché prudent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 125,22 dollars, en baisse de 38 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 8 cents à 106,95 dollars.
La trajectoire des cours de l'or noir était étroitement liée à celle du billet vert, les prix perdant quelques cents mardi alors que le dollar amorçait un léger rebond.
Un renforcement du dollar rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme le brut, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Après plusieurs semaines de renforcement, le dollar s'était brusquement et lourdement replié face à l'euro lundi, tombant par la suite à son niveau le plus faible depuis fin février, suite à des commentaires prudents du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, notamment sur le marché du travail aux Etats-Unis.
Ces propos avaient été également positifs pour les cours dans un premier temps car ils ont "entraîné une vague d'espoir de nouvelles injections" de fonds et ont ainsi "soutenu les cours des matières premières", notaient les analystes de Commerzbank, car une amélioration de la liquidité sur les marchés financiers permet une hausse de la demande.
Mais mardi, cette optimisme sur les perspectives de la demande se trouvait tempéré par la diffusion d'un indicateur américain décevant. Le moral des ménages a baissé légèrement aux Etats-Unis en mars, selon l'indice de confiance des consommateurs américains publié mardi par le Conference Board.
De plus, le marché "s'attend à l'annonce mercredi d'une hausse des stocks de brut" aux Etats-Unis, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le Département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état mercredi d'une hausse de 2,3 millions de barils des réserves de brut lors de la semaine achevée le 23 mars.
Le rapport du DoE devrait également montrer une baisse de 1,7 million de barils des stocks d'essence, et d'un recul de 300'000 barils des réserves américaines de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage).
Cependant, "les inquiétudes sur les perturbations de l'offre en provenance de producteurs du Moyen-Orient et d'Afrique restent au centre des attentions", relevaient tout de même les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
En effet, des avions soudanais ont bombardé mardi, pour le deuxième jour consécutif, l'Etat frontalier d'Unité, une zone pétrolifère au Soudan du Sud, au lendemain de combats au sol dans la zone entre les armées de Khartoum et Juba.
Les relations entre les deux Etats se sont détériorées depuis janvier quand le Soudan du sud a interrompu sa production de pétrole, qui s'établit à 350'000 barils par jour, accusant Khartoum de détourner illégalement une partie du brut sud-soudanais transitant sur son territoire.
rp
(AWP / 27.03.2012 18h31)