Le brut finit en hausse à New York, soutenu par la prudence de la Fed
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse lundi à New York, à la suite de commentaires prudents du président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, suggérant le maintien d'une politique monétaire accommodante aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a grignoté 16 cents par rapport à la clôture de vendredi, finissant à 107,03 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, a fini à 125,65 dollars, en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Le président de la Fed "Ben Bernanke a dit en substance qu'il était toujours préoccupé par la croissance, et particulièrement par l'emploi", a relevé Bart Melek, de TD Securities.
"Cela signifie que la Banque centrale ne va très certainement pas augmenter ses taux d'intérêt avant 2014, ce qui a aidé le WTI" qui a débuté la séance dans le vert, avant d'osciller autour de l'équilibre et de terminer en légère hausse, a-t-il poursuivi.
Le président de la Fed a indiqué lundi qu'il n'était toujours pas certain que la reprise de l'emploi aux Etats-Unis soit "durable". Pour lui, la situation du marché de l'emploi "reste loin d'être normale", ainsi qu'il l'a déclaré à plusieurs reprises ces derniers temps.
La Fed a indiqué le 13 mars qu'elle doutait encore de la viabilité de la reprise en cours depuis bientôt trois ans aux Etats-Unis et qu'elle maintenait par conséquent intact le soutien très important qu'elle apporte à l'économie du pays.
En outre, "un dollar plus faible et un regain d'appétit pour le risque soutiennent" les prix du brut, a indiqué Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric). Une baisse du dollar face à l'euro rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Toutefois, les propos du patron de la Fed permettaient également aux courtiers de se rendre compte que "la croissance américaine avait peut-être été surestimée et que les chances que la demande (en brut) soit aussi forte qu'avant (la crise de 2008) ne sont pas aussi fortes" que le marché ne le pensait, ce qui contribuait à freiner la hausse des cours, a ajouté M. Melek.
Par ailleurs, les inquiétudes au sujet de la solidité de la consommation énergétique restaient vives et pesaient toujours sur le marché alors que "la hausse des prix menace d'affecter négativement la croissance économique mondiale", a estimé David Morrison, de la maison de courtage GFT Markets.
Le marché continuait cependant à évoluer à des niveaux élevés du fait des tensions entre Téhéran et les pays occidentaux, les investisseurs redoutant les conséquences d'une baisse de l'offre pétrolière en provenance du Moyen-Orient, et particulièrement de l'Iran.
De nouvelles tensions liées au pétrole en Irak, entre la région autonome du Kurdistan irakien et le gouvernement central, accentuaient ces craintes.
rp
(AWP / 27.03.2012 06h21)