Le brut hésite, dans un marché toujours inquiet pour la demande
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 125,34 dollars, en hausse de 21 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 5 cents à 106,82 dollars.
Les cours du baril oscillaient autour de l'équilibre dans une fourchette étroite, le marché reprenant son souffle après la forte hausse enregistrée vendredi, qui avait vu le prix du Brent bondir momentanément de 4 dollars, après des informations de presse faisant état d'une chute des exportations iraniennes de brut en mars.
Lundi en début d'échanges américains, les cours du pétrole sont toutefois brièvement montés à la faveur d'un affaiblissement du dollar, après des commentaires prudents du président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, suggérant le maintien d'une politique monétaire accommodante aux Etats-Unis.
Cet affaiblissement du billet vert rendait attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Cependant, les prix du brut ont rapidement limité leurs gains, "ce qui n'est pas surprenant, étant donné les craintes que le niveau élevé des cours du baril ne menace les perspectives de la demande (pétrolière) mondiale", observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Les inquiétudes sur la solidité de la consommation énergétique restent vives et pèsent toujours sur le marché, alors que "la hausse des prix menace d'affecter négativement la croissance économique mondiale", estimait de son côté David Morrison, analyse du courtier GFT Markets.
Le marché restait cependant soutenu par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, les investisseurs redoutant que, sous la pression des sanctions internationales contre Téhéran, les hoquets de la production iranienne d'or noir ne viennent exacerber les tensions sur l'offre pétrolière en provenance du Moyen-Orient.
Toutefois, ces craintes étaient quelque peu tempérées lundi par l'espoir d'un rapprochement entre Soudan et Soudan du sud, "les deux pays ayant indiqué leur intention de reprendre leurs négociations sur leur différend", qui exacerbe depuis deux mois les tensions sur l'offre mondiale de brut, soulignaient les experts de Commerzbank.
Les relations entre les deux Etats se sont détériorées depuis janvier quand le Soudan du sud a interrompu sa production de pétrole, qui s'établit à 350.000 barils par jour, accusant Khartoum de détourner illégalement une partie du brut sud-soudanais transitant sur son territoire.
"Le récent rapprochement entre Soudan et Soudan du sud entretient l'espoir que leur différend sera bientôt résolu, avec un accord qui est attendu par le Soudan du sud en mai", indiquaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
"C'est une perspective bienvenue pour les grands pays consommateurs de brut", inquiets par ailleurs de l'impact de la crise iranienne, expliquaient les analystes.
sm
(AWP / 26.03.2012 18h40)