En nette hausse, toujours dopé par la crise iranienne
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 124,85 dollars, en hausse de 1,71 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,69 dollar à 107,04 dollars.
En début d'échanges américains, les prix du baril ont brusquement bondi, jusqu'à 127,06 dollars à Londres (+3,92 dollars), et jusqu'à 108,25 dollars à New-York (+2,90 dollars), des sommets depuis trois semaines, avant de limiter leurs gains dans les minutes suivantes.
"Le marché reste extrêmement nerveux, et il a réagi à des informations de presse faisant état d'une forte baisse des exportations iraniennes de brut en mars", expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les investisseurs redoutent que, sous la pression des sanctions internationales contre Téhéran, les hoquets de la production iranienne d'or noir ne viennent exacerber les tensions sur l'offre pétrolière en provenance du Moyen-Orient.
Dans ce contexte, "n'importe quel gros titre de média évoquant des perturbations sur l'offre fait sursauter le marché", soulignait M. Kryuchenkov.
Cependant, "le fait que les exportations de l'Iran diminuent fortement n'a rien de nouveau, c'est un effet attendu du processus des sanctions internationales" et en partie de l'embargo pétrolier décidé en janvier par l'Union européenne (UE), qui doit être mis en place intégralement d'ici à juillet, commentait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui représente les pays industrialisés, les exportations de pétrole iranien pourraient être réduites d'au moins un tiers à partir de mi-2012, avec une chute comprise entre 0,8 et 1 million de barils par jour (mb/j).
Les vives fluctuations des prix "reflètent la fébrilité du marché, qui est inquiet de la baisse des capacités excédentaires de production dans le monde", alors que les principaux pays exportateurs comme l'Arabie saoudite, gonflent leur offre pour compenser le manque de brut iranien, ajoutait Mme Sen.
Par ailleurs, des propos de l'AIE, contribuaient également à revigorer les prix du pétrole.
"Puisqu'il n'y a actuellement aucune perturbation spécifique de l'offre (de pétrole), nous ne prévoyons aucune action coordonnée pour le moment", a souligné la directrice exécutive de l'AIE Maria van Hoeven, selon une déclaration rapportée par l'agence Dow Jones Newswires.
Jeudi, des commentaires du ministre français de l'Energie Eric Besson, selon qui la France réfléchissait à la possibilité de recourir aux réserves stratégiques pour mieux approvisionner les marchés pétroliers, avaient alimenté la pression sur les prix du baril.
ds
(AWP / 23.03.2012 19h08)