Le brut progresse, dans un marché toujours dopé par l'Iran
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 123,91 dollars, en hausse de 77 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 39 cents à 105,74 dollars.
Les cours du baril reprenaient quelques couleurs. La veille, ils avaient perdu près de 2 dollars à New York et plus de 1 dollar à Londres, minés par l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine, un signal inquiétant sur la vigueur économique du deuxième pays consommateur de brut.
"Les prix ont été sous pression jeudi, mais ils ne sont pas sortis de la fourchette étroite (de 122 à 126 dollars pour le Brent, ndlr) dans laquelle ils évoluent ces dernières semaines", tempérait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
"Il est difficile d'imaginer un mouvement de vente important et une baisse durable des cours, alors que le marché prend en compte le risque d'une escalade de la crise iranienne", et s'interroge sur la capacité de l'Arabie saoudite à remplacer, comme elle s'y est engagée, toute absence de brut iranien, ajoutait M. Jakob.
Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), les exportations de pétrole iranien pourraient être réduites d'au moins un tiers à partir de mi-2012, en raison des sanctions internationales contre Téhéran, et en particulier de l'embargo pétrolier décidé en janvier par l'Union européenne (UE), qui devrait être complètement mis en place en juillet.
Par ailleurs, "les prix du brut ont été revigorés par des propos jeudi de l'Agence internationale de l'Energie (AIE)", institution représentant les pays industrialisés, "qui ne voit pour le moment aucune raison de recourir aux réserves stratégiques" de ses Etats-membres, rapportaient les analystes de Commerzbank.
"Puisqu'il n'y a actuellement aucune perturbation spécifique de l'offre (de pétrole), nous ne prévoyons aucune action coordonnée pour le moment", a souligné la directrice exécutive de l'AIE Maria van Hoeven, selon une déclaration rapportée par l'agence Dow Jones Newswires.
Jeudi, des commentaires du ministre français de l'Energie Eric Besson, selon qui la France réfléchissait à la possibilité de recourir aux réserves stratégiques pour mieux approvisionner les marchés pétroliers, avaient alimenté la pression sur les prix du baril.
Le marché du pétrole était par ailleurs soutenu par l'annonce jeudi d'une nouvelle baisse des inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis, principal consommateur mondial d'or noir.
Cependant, en dépit des récents indicateurs encourageants aux Etats-Unis, "les investisseurs s'inquiètent de plus en plus des risques de ralentissement de la demande mondiale de brut", face à des perspectives économiques ternes en Asie et dans la zone euro et en raison de la flambée des cours du baril, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Fondamentalement, les prix restent dans les limbes", les opérateurs étant tiraillés entre ces craintes sur la demande et les risques de perturbations de l'offre de brut, en raison des tensions géopolitiques, résumait-il.
rp
(AWP / 23.03.2012 12h45)