Le brut creuse ses pertes dans un marché sur la défensive
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 122,62 dollars, en baisse de 1,58 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 2,38 dollars à 104,89 dollars.
"Un indicateur chinois plutôt décevant a accentué la pression sur le marché, en renforçant les inquiétudes sur la demande de pétrole" du pays, deuxième consommateur de brut dans le monde, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'activité manufacturière en Chine s'est contractée plus fortement qu'attendu en mars, chutant à un plus bas niveau en quatre mois, selon un indice provisoire publié jeudi par la banque HSBC qui confirme un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale.
De plus, un regain de force du dollar jeudi "a accru la pression sur les prix du pétrole", ajoutait Mme Sokou.
Un renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, le marché continuait de digérer les engagements répétés de l'Arabie saoudite, premier exportateur de brut, à prévenir toute perturbation de l'offre mondiale d'or noir due aux sanctions internationales contre l'Iran.
Le ministre saoudien du Pétrole a même indiqué mardi que son pays était prêt à gonfler sa production de 25% en cas de nécessité.
"Les craintes d'un rétrécissement de l'offre (pétrolière) semblent s'atténuer après les récentes déclarations de l'Arabie saoudite. Autre facteur encourageant, la France semble désormais prête à envisager un recours à ses réserves stratégiques de brut" pour enrayer la flambée des prix, soulignaient les experts de Commerzbank.
"La France étudie avec ses partenaires toutes les options possibles pour lutter contre la hausse du prix du pétrole. La libération d'une partie des stocks stratégiques des pays industrialisés constitue l'une de ces options", a déclaré le ministre français de l'Energie Eric Besson.
Les experts restent cependant divisés sur l'efficacité d'une telle décision.
En juin 2011, l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui regroupe les pays industrialisés, avait décidé de puiser dans les réserves stratégiques de ses Etats-membres pour répondre à l'absence du brut libyen, mais les prix du baril, après une baisse de 10 dollars en trois jours, étaient remontés à leur niveau initial deux semaines plus tard.
rp
(AWP / 22.03.2012 18h31)