Le brut recule, un indicateur chinois décevant pèse sur le marché
Vers 11h10 GMT (12h10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 123,30 dollars, en baisse de 90 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,23 dollar à 106,04 dollars.
L'activité manufacturière en Chine s'est contractée plus fortement qu'attendu en mars, chutant à un plus bas niveau en quatre mois, selon un indice provisoire publié jeudi par la banque HSBC qui confirme un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale.
"C'est le cinquième mois consécutif de repli de l'activité manufacturière en Chine, cela montre que la situation économique n'est pas pour le mieux actuellement dans le pays, et c'est la nouvelle qui va dominer ce jeudi les échanges" sur le marché pétrolier, anticipait David Hufton, analyste du courtier PVM.
L'annonce, en début d'échanges européens, d'une contraction plus prononcée que prévu de l'activité du secteur privé dans la zone euro en mars n'était pas non plus pour rassurer sur les perspectives de la demande de brut, alors que les investisseurs redoutent que les cours élevés du baril ne finissent par menacer la fragile reprise économique mondiale.
"Si jamais les tensions autour de l'Iran devaient s'apaiser quelque peu, alors les risques pour l'offre de brut en provenance du Moyen-Orient devraient apparaître beaucoup moins menaçants", alors que l'économie mondiale présente des signes de ralentissement, observait M. Hufton.
Par ailleurs, le marché continuait de digérer les engagements répétés de l'Arabie saoudite, premier exportateur de brut, à prévenir toute perturbation de l'offre mondiale d'or noir due aux sanctions internationales contre l'Iran.
Le ministre saoudien du Pétrole a même indiqué mardi que son pays était prêt à gonfler sa production de 25% en cas de nécessité.
"Les craintes d'un rétrécissement de l'offre (pétrolière) semblent s'atténuer après les récentes déclarations de l'Arabie saoudite. Autre facteur encourageant, la France semble désormais prête à envisager un recours à ses réserves stratégiques de brut" pour enrayer la flambée des prix, soulignaient les experts de Commerzbank.
"La France étudie avec ses partenaires toutes les options possibles pour lutter contre la hausse du prix du pétrole. La libération d'une partie des stocks stratégiques des pays industrialisés constitue l'une de ces options", a déclaré le ministre français de l'Energie Eric Besson.
Les experts restent cependant divisés sur l'efficacité d'une telle décision.
En juin 2011, l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui regroupe les pays industrialisés, avait décidé de puiser dans les réserves stratégiques de ses Etats-membres pour répondre à l'absence du brut libyen, mais les prix du baril, après une baisse de 10 dollars en trois jours, étaient remontés à leur niveau initial deux semaines plus tard.
cha
(AWP / 22.03.2012 12h40)