Le brut remonte, le marché digère les promesses de l'Arabie saoudite
Vers 11H45 GMT (12H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, s'échangeait à 124,35 dollars, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, avançait de 53 cents à 106,60 dollars.
Les cours du baril regagnaient un peu de terrain, après avoir perdu mardi près de 2,50 dollars à New York et plus de 1,50 dollar à Londres, dans un marché ébranlé notamment par l'engagement du gouvernement saoudien à gonfler fortement la production de brut du pays.
Après des déclarations du cabinet du Roi, déterminé à "ramener les prix du brut à des niveaux raisonnables", le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi "a indiqué mardi que la capacité de production du pays était de 12,5 millions de barils par jour (mbj)", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les précisions de M. al-Nouaïmi supposent donc que l'Arabie saoudite (premier pays exportateur mondial) est en mesure d'accroître rapidement son offre d'or noir de 25% par rapport à son niveau actuel de 10 mbj, afin d'éviter toute perturbation du marché mondial due aux sanctions internationales contre l'Iran.
"Visiblement le pays redoute un scénario où, comme en 2008, une flambée des prix du baril jusqu'à 150 dollars précipiterait l'économie mondiale dans la récession", ce qui ferait ensuite s'écrouler la demande de pétrole, estimaient les analystes de Commerzbank.
Cependant, dès mercredi les cours se ressaisissaient. En effet, "la réaction du marché a été modérée, car les opérateurs savaient déjà que l'Arabie saoudite avait nettement augmenté sa production ces derniers mois, à son niveau le plus élevé depuis près de 30 ans", poursuivait M. Kryuchenkov.
De leur côté, les Etats-Unis, soucieux de diminuer un peu les tensions sur le marché du pétrole, ont annoncé mardi avoir exempté 11 pays, dont la France, l'Allemagne et le Japon, des nouvelles sanctions financières visant les institutions contribuant à l'importation de pétrole iranien.
"Cela réduit une partie des incertitudes qui planent sur les perspectives des exportations pétrolières iraniennes, mais le principal problème reste le risque d'un net repli de l'offre de brut iranien une fois que l'embargo de l'Union européenne (UE), décidé en janvier, sera complètement mis en place en juillet", tempéraient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les cours du baril profitaient par ailleurs d'un rapport de la fédération professionnelle API, faisant état d'une chute inattendue de 1,4 million de barils des stocks de brut américains, lors de la semaine achevée le 16 mars, un signal encourageant sur la demande aux Etats-Unis, premier consommateur de brut.
Les opérateurs surveilleront mercredi le rapport officiel du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire au contraire état d'une hausse de 2,4 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
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(AWP / 21.03.2012 13h16)