Le brut baisse, pénalisé par un renforcement du dollar
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 124,74 dollars, en recul de 1,24 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,06 dollar à 106,34 dollars.
"En ce début de semaine, les prix du pétrole reculent à l'unisson des autres matières premières", observaient les analystes de Commerzbank, et "la principale raison de ce repli est un renforcement du dollar".
La diffusion vendredi de chiffres meilleurs qu'attendu sur le marché du travail aux Etats-Unis a "atténué les espoirs de nouvelles injections de liquidités dans l'économie américaine, ce qui a eu un effet positif sur le dollar mais négatif sur les prix des matières premières", notait Commerzbank.
En effet, le renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Ce rapport alimentait tout de même un regain d'espoir sur les perspectives "d'une demande plus importante de pétrole aux Etats-Unis, le plus gros consommateur au monde, ce qui devrait limiter le repli des cours du brut", tempéraient les analystes de Commerzbank.
De plus, des inquiétudes toujours élevées sur l'offre de brut permettaient aux prix du pétrole de limiter leur repli.
Alors que le différend entre les pays occidentaux et l'Iran sur le programme nucléaire du pays pourrait déboucher sur une forte réduction de l'offre de pétrole iranien, "la capacité d'amortissement (du reste des pays producteurs de la région, ndlr) est très fine", soulignait David Hufton, analyste chez PVM.
Les pays du groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) envisagent une reprise des pourparlers, gelés depuis plus d'un an, sur le programme nucléaire iranien, alors que les pays occidentaux ont imposé de nombreuses sanctions à l'Iran pour tenter de pousser le pays à renoncer à son programme nucléaire, qui cache selon eux un volet militaire, ce que Téhéran dément.
Pour David Hufton, ces incertitudes sur l'offre poussent les consommateurs de brut à faire des réserves de craintes de voir le cours de l'or noir monté en flèche en cas d'arrêt des exportations iraniennes, ce qui soutient la demande et les prix du barils.
La Chine notamment semble d'ailleurs procéder à ce type d'achats, "s'écartant d'une politique habituellement sensible aux prix" du barils, comme pouvaient le prouver les chiffres élevés des importations de pétrole du pays depuis le début de l'année, observait M. Hufton.
Selon des chiffres diffusés samedi, les importations chinoises de pétrole ont atteint en février le volume record de 23,64 millions de tonnes, pour un montant de 19,47 milliards de dollars.
cha
(AWP / 12.03.2012 12h30)