Le brut hésite, le marché digère l'opération grecque, attend l'emploi US
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 125,08 dollars, en recul de 36 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait en revanche 34 cents à 106,92 dollars.
Les cours du baril avaient monté jeudi, grâce à un regain d'optimisme sur une opération de réduction de la dette grecque, mais l'annonce des résultats de cette opération vendredi matin n'a entraîné qu'une réaction limitée des marchés.
Le gouvernement grec a confirmé avoir recueilli 83,5% d'acceptation de l'ensemble de ses créanciers privés pour un échange d'obligations, qui devrait permettre d'effacer plus de 100 milliards d'euros de dette du pays et débloquer une aide internationale permettant à Athènes d'éviter un défaut de paiement
Or, la prudence sur la zone euro devrait rester vive: "La Grèce a certes réussi son échange d'obligation, ce qui écarte la menace d'une faillite du pays dans l'immédiat, mais cela ne fait qu'une étape de plus dans la lutte contre la crise des dettes européennes", observaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
De plus, les inquiétudes sur la solidité de la demande énergétique mondiale dominent de plus en plus les investisseurs, notaient-ils: "un baril autour de 125 dollars constitue un fardeau écrasant pour les pays importateurs", en particulier pour les Européens, ce qui pourrait entraver leur croissance.
Par ailleurs, les opérateurs digéraient vendredi matin une salve d'indicateurs moroses en Chine, deuxième pays consommateur de brut de la planète, montrant notamment un net ralentissement du PIB au quatrième trimestre de 2011.
Sur les deux premiers mois de l'année, la production industrielle chinoise a augmenté de 11,4%, la plus faible croissance enregistrée depuis deux ans et demi, et les ventes de détail ont également sérieusement décéléré.
"Ces chiffres suggèrent que la reprise chinoise marque le pas, et les nuages sur la croissance du pays s'amoncellent à l'horizon", commentait Mark Williams, de Capital Economics, tout en estimant que "la forte chute de l'inflation donne de la marge pour un nouvel assouplissement de la politique monétaire".
L'inflation s'est élevée en février à 3,2% sur un an, son plus bas niveau en 20 mois, et ce fort recul pourrait inciter la Banque de Chine à renforcer son soutien à l'économie, ce qui pourrait se traduire par un accroissement accru des prêts accordés par les banques, susceptible de grossir les investissement dans les matières premières, et donc la demande d'or noir du pays.
Cependant, les investisseurs restaient sur leurs gardes avant la publication vendredi du très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain, considéré comme un baromètre de la santé économique des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
"Il est probable que l'attention du marché soit aujourd'hui principalement tournée vers l'emploi américain; des statistiques montrant une amélioration renforceraient les espoirs d'une augmentation de la demande pétrolière du pays et soutiendrait les cours", notait Commerzbank.
tt
(AWP / 09.03.2012 12h30)