En hausse, un regain d'espoir sur la Grèce soutient le marché
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 125,97 dollars, en hausse de 1,85 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 82 cents à 106,98 dollars.
"Les prix du baril ont accru leurs gains jeudi, au fur et à mesure que l'euro confortait un solide rebond face au dollar, sur fond de regain d'optimisme sur la situation de la Grèce", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'euro est remonté jeudi au-dessus de 1,32 dollar, et l'affaiblissement du billet vert face à la monnaie unique était de nature à rendre plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les créanciers privés de la Grèce ont jusqu'à jeudi 20H00 GMT (21H00 HEC) pour dire s'ils souhaitent participer à une opération d'échange d'obligations destinée à réduire la dette publique grecque, une condition préalable à une nouvelle aide internationale devant éviter au pays un défaut de paiement courant mars.
Or le goût des opérateurs pour les actifs plus risqués, dont le pétrole, était alimenté par l'attente d'une issue positive de l'opération, soulignait Mme Sokou.
La participation des créanciers privés de la Grèce à l'opération d'effacement de dette dépasse depuis au moins mercredi soir le seuil de 75% nécessaire pour garantir l'opération, a indiqué une source gouvernementale grecque jeudi.
Le marché a ainsi peu tenu compte de l'annonce d'une hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière.
L'enquête du cabinet en ressources humaines ADP, montrant une accélération des embauches dans le secteur privé américain en février, avait été saluée mercredi comme un signe de bon augure avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis publié vendredi, baromètre de la santé de la première économie mondiale.
Par ailleurs, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et la forte baisse des exportations de brut de l'Iran en raison des sanctions internationales continuent de tirer les prix du pétrole vers le haut, soulignait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse Securities.
Les Etats-Unis ont récemment durci les sanctions financières contre Téhéran, tandis que l'Union européenne (UE) a décidé en janvier de mettre en place de façon progressive d'ici à juin un embargo contre le pétrole iranien, des mesures destinées à enrayer le programme nucléaire de l'Iran, soupçonné d'avoir des visées militaires.
"Les livraisons de pétrole iranien pourraient avoir reculé de 25% maintenant que les menaces verbales (de sanctions contre l'Iran) ont été remplacées par des actes", estimait Justin Harper, analyste chez IG Markets.
Les pays européens étant contraints de chercher des approvisionnements alternatifs, l'embargo décidé par l'UE entretient les tensions sur l'offre de brut, mais le marché s'inquiète également d'une escalade militaire alors qu'Israël menace l'Iran de frappes préventives.
"Tant que cette prime de risque persistera, il y aura un biais à la hausse sur les prix", soulignait M. Harper.
ds
(AWP / 08.03.2012 18h36)