Le brut se ressaisit au lendemain d'une forte baisse
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 123,50 dollars, en hausse de 1,52 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,52 dollar à 105,81 dollars.
Après avoir lâché autour de 2 dollars mardi à Londres comme à New York, les cours du baril effaçaient une partie des pertes de la veille, dans un marché cependant très volatil.
"La bonne tenue de l'euro a apporté un soutien au marché", l'affaiblissement du dollar face à la monnaie unique européenne rendant plus attractifs les achats de brut pour les investisseurs munis d'autres devises, notait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
"Mais les prix font preuve d'une grande nervosité, le marché reste attentiste avant l'issue du plan de réduction de la dette grecque (détenue par des créanciers privés) jeudi et le rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi", baromètre de l'économie des Etats-Unis, ajoutait-il.
Le marché a brièvement salué mercredi le rapport du cabinet de conseil en ressources humaines ADP, qui a fait état d'une accélération des embauches dans le secteur privé en février aux Etats-Unis, signe de bonne augure avant le rapport officiel de la fin de semaine.
Sur le front de la demande, les investisseurs digéraient par ailleurs des chiffres contrastés du département américain de l'Energie (DoE).
Il a fait état mercredi d'une hausse moins forte qu'attendu de 800'000 barils des réserves de brut des Etats-Unis sur la semaine achevée le 2 mars,
Les stocks de produits distillés ont reculé de 1,9 million de barils, et les stocks d'essence de 400'000 barils, bien en-deçà des prévisions des analystes.
Par ailleurs, "les prix ont été aidés par les propos d'un dirigeant chinois, qui a indiqué que la Chine (deuxième pays consommateur de brut, ndlr) allait renforcer ses importations énergétiques cette année, en dépit de la révision en baisse de ses objectifs de croissance", soulignait David Morrison, analyste du courtier GFT.
Enfin, "la menace que fait peser la crise iranienne sur l'offre de brut continue de soutenir les prix et empêche un repli prolongé", expliquaient les analystes de Commerzbank.
Au cours d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Barack Obama n'a pas exclu lundi le recours à la force contre l'Iran, menacé de développer un programme nucléaire à visée militaire, même s'il a estimé qu'il fallait privilégier la voie diplomatique.
Le marché pétrolier était également agité mercredi par un regain d'incertitude sur l'avenir de la Libye, où des chefs de tribus et de milices de l'Est libyen ont déclaré mardi l'autonomie de leur région, riche en or noir.
"Cet évènement fait resurgir les craintes sur la production de brut du pays, car il met en évidence les divisions internes profondes de la Libye, qui doivent être résolues pour laisser la place à un gouvernement stable capable d'assurer le développement du secteur pétrolier", soulignaient les experts du cabinet suisse JBC Energy.
rp
(AWP / 07.03.2012 18h31)