Le brut recule, craintes sur demande et espoirs dans le dossier iranien
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 122,04 dollars, en baisse de 1,76 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,91 dollar à 104,81 dollars.
"Les investisseurs restent extrêmement prudents, le marché se cherche une direction" après des signaux économiques contrastés, mais à la suite de la forte hausse des dernières semaines, "le mouvement de correction se poursuit", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Ainsi, "les cours du baril ont pâti ce mardi du renchérissement du dollar face à un euro sous pression, après l'annonce d'une contraction de 0,3% du Produit intérieur brut de la zone euro au quatrième trimestre 2011", expliquait-elle.
Un durcissement du dollar rend moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Lundi, le marché pétrolier avait été ébranlé par la révision en baisse de l'objectif de croissance en Chine, premier pays consommateur de brut, alimentant les vives inquiétudes sur la demande mondiale.
Sur le plan géopolitique, les investisseurs digéraient par ailleurs la perspective d'une éventuelle reprise du dialogue entre l'Iran et la communauté internationale sur le programme nucléaire de Téhéran - soupçonné par les pays occidentaux d'avoir des visées militaires.
Au lendemain de l'appel à la prudence lancé par le président américain Barack Obama au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu - qui semble de plus en plus envisager une intervention militaire contre l'Iran -, le groupe des 5+1 (Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis et Russie) a ainsi proposé à Téhéran de reprendre les négociations sur son programme nucléaire.
De son côté, l'Iran s'est dit prêt mardi à ouvrir le site militaire de Parchin aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), une fois qu'un accord sera obtenu sur les modalités de la visite.
"Les opérateurs ont réagi à cette annonce", qui fait baisser un peu la tension dans le dossier iranien, en allégeant leurs positions, observaient les analystes du courtier GFT Markets.
Cependant, "si ce dialogue n'aboutit pas à un compromis diplomatique, l'initiative risque d'ouvrir la voie à une intervention militaire d'Israël", tempéraient-ils, estimant que la nervosité sur le marché du pétrole devrait en conséquence rester vive.
Les cours du pétrole, déjà soutenus par l'embargo décidé en janvier par l'Union européenne (UE) sur le brut iranien, sont depuis plusieurs semaines renforcés par la crainte d'escalade militaire, Israël agitant notamment la menace de frappes préventives contre Téhéran.
Enfin, l'Irak, troisième pays producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a indiqué lundi avoir dépassé la barre des 3 millions de barils par jour, à son plus haut niveau depuis 1979.
"Face aux menaces sur l'Iran, aux perturbations de la production au Soudan du Sud, en Syrie ou au Yémen, et aux difficultés techniques sur les plates-formes de la mer du Nord, l'Irak apporte au moins une nouvelle positive sur le front de l'offre", commentait Thina Margrethe Saltvedt, analyste de Nordea Markets.
rp
(AWP / 06.03.2012 18h40)