PÉTROLE sans direction, prudence face à l'Egypte et avant les stocks US
Vers 11H00 GMT (10H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 101,63 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 11 cents par rapport à la clôture de mardi.
Il avait bondi la veille jusqu'à 102,08 dollars, son plus haut niveau depuis le 29 septembre 2008.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 17 cents à 90,94 dollars.
Les opérateurs continuaient de suivre attentivement les développements du mouvement de contestation en Egypte, au lendemain d'une manifestation de plus d'un million de personnes réclamant le départ du président Hosni Moubarak.
"L'annonce par le président Moubarak de son intention de rester au pouvoir jusqu'à l'élection présidentielle prévue en septembre a contribué à soutenir les cours du Brent", soulignait David Hart, de Westhouse Securities.
L'Egypte n'est pas un producteur essentiel, mais il abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
Si plusieurs analystes jugeaient un scénario de fermeture de ces routes improbable, ils s'inquiétaient en revanche des risques de contagion de la crise égyptienne à d'autres pays de la région.
Des manifestations ont été signalées en Algérie, exportateur de pétrole membre de l'Opep, ainsi qu'en Jordanie, où le roi Abdallah II a nommé mardi un nouveau gouvernement, et au Yemen, où le président Ali Abdallah Saleh a annoncé mercredi, sous la pression de la rue, qu'il renonçait à briguer un nouveau mandat.
"La stabilité dans le Moyen-Orient est sérieusement compromise, le régime égyptien étant un des rares à entretenir des relations avec Israël. L'évolution des évènements est largement imprévisible", relevait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Pour lui, "le prix du Brent continuera de s'échanger avec une substantielle prime de risque mais avec une volatilité potentiellement importante, aussi longtemps que les tensions en Egypte resteront fortes".
Le marché semblait cependant faire preuve d'attentisme mercredi, redoutant une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, pour la troisième semaine consécutive.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, le Département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état mercredi d'un bond de 2,6 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière.
Ils attendent par ailleurs une hausse de 1,8 million de barils des réserves d'essence et un recul de 1,1 million de barils des produits distillés.
La progression d'une nouvelle offensive hivernale dans le centre des Etats-Unis, accompagnée de fortes chutes de neige, de pluies verglaçantes et de vent en rafales, "peut également soutenir les cours du brut, c'est un signe que l'hiver n'est pas encore tout à fait terminé", ajoutait M. Petersson.
Sur le front macroéconomique, les investisseurs devraient observer attentivement les chiffres, dévoilés mercredi, du cabinet ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en janvier.
sm
(AWP/02 février 2011 12h43)