Recul dans un marché plombé par des inquiétudes sur la demande
Vers 11h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 123,07 dollars, en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 62 cents à 106,10 dollars.
Les cours du baril perdaient du terrain, dans un marché volatil où pesaient les craintes sur la demande pétrolière mondiale, après les statistiques mitigées publiées la veille en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, les principales régions consommatrices de brut.
Bien que les cours aient clôturé à l'équilibre lundi, "la journée n'a pas été de tout repos, marquée notamment par la révision en baisse des objectifs de croissance de la Chine et un indicateur décevant marquant une contraction de l'activité privée en zone euro", rappelait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Par ailleurs, les opérateurs digéraient l'annonce d'un fort accroissement de la production de l'Irak, troisième pays producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a indiqué lundi avoir dépassé la barre des 3 millions de barils par jour, à son plus haut niveau depuis 1979.
"Face aux menaces sur l'Iran, aux perturbations de la production au Soudan du Sud, en Syrie ou au Yémen, et aux difficultés techniques sur les plate-formes de la mer du Nord, l'Irak apporte au moins une nouvelle positive sur le front de l'offre", commentait Thina Margrethe Saltvedt, analyste de Nordea Markets.
Cette hausse de la production irakienne "est évidemment une bonne nouvelle pour le marché, à un moment où les tensions sur l'offre se sont intensifiées", notamment en raison des sanctions internationales contre l'Iran, "mais cela ne devrait pas suffire pour apaiser totalement le marché et faire reculer durablement les prix", ajoutait-elle.
De fait, "les prix du brut et des produits pétroliers devraient rester dominés par la volatilité car l'environnement géopolitique reste extrêmement nerveux", soulignait M. Hufton, notant que "les risques d'une frappe israélienne sur l'Iran semblent aller crescendo".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué lundi au président américain Barack Obama qu'Israël resterait "maître de son destin" face à la menace posée selon lui par le programme nucléaire développé par Téhéran, soupçonné par les pays occidentaux d'avoir des visées militaires.
M. Obama a de son côté estimé qu'une solution diplomatique était encore possible avec l'Iran, mais que "toutes les options" devaient rester sur la table.
Les prix du baril sont par ailleurs toujours tirés vers le haut par la mise en place progressive d'ici à juillet de l'embargo décidé en janvier par l'Union européenne (UE) sur le pétrole iranien, qui oblige les pays européens à chercher des sources d'approvisionnement alternatives, ce qui attise les tensions sur l'offre mondiale de brut.
cha
(AWP / 06.03.2012 12h45)