Le brut finit quasi-inchangé, l'Iran continue d'inquiéter
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole sont restés stables lundi à New York dans un marché tiraillé entre des statistiques économiques décevantes en Occident et en Chine, et des tensions toujours élevées sur le front de l'approvisionnement au Moyen-Orient.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a grignoté deux cents par rapport à la clôture de vendredi, pour finir à 106,72 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 123,80 dollars, en hausse de 15 cents par rapport à la clôture de vendredi.
"Toute la séance a manqué d'animation", a résumé Matt Smith, analyste chez Summit Energy (groupe Schneider Electric).
Parmi les facteurs pesant sur les prix, la révision à la baisse de l'objectif de croissance de la Chine, à 7,5% cette année, contre 8% l'an dernier, "a inquiété car toute la croissance économique mondiale vient de la Chine", a expliqué M. Smith.
Autre statistique décevante, la contraction de l'activité privée en février dans la zone euro, selon une deuxième estimation lundi de l'indice PMI des directeurs d'achats qui s'est avérée inférieure à la première.
"Mais de manière générale le marché est sans direction, partagé entre ces indicateurs et l'inquiétude pour le Moyen-Orient", a dit M. Smith.
Au Moyen-Orient, le programme nucléaire iranien continuait à peser. Les opérateurs ont particulièrement prêté attention à la rencontre entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Alors que l'Etat hébreux semble pencher toujours plus vers une solution militaire pour contraindre la République islamique à cesser son programme nucléaire, M. Obama a réitéré son souhait qu'une issue diplomatique soit trouvée, regrettant qu'"on parle trop de guerre" contre Téhéran en ce moment.
"Les données structurelles du marché pétrolier restent incertaines et entraînent un recul assez malvenu face aux risques géopolitiques", ont estimé les analystes de Barclays Capital.
Aux Etats-Unis, la fermeture d'un oléoduc du groupe Enbridge a entraîné l'arrêt des activités de certaines raffineries du Midwest, ce qui soutenait également les prix, a dit Tom Bentz, de BNP Paribas.
"Cela devrait continuer à porter les prix à court terme", a souligné Barclays, expliquant que Enbridge avait réduit le débit de ses autres installations afin d'éviter un engorgement des terminaux pétroliers.
Cet oléoduc reliant le Canada au centre-ouest des Etats-Unis a été endommagé samedi lors d'un accident automobile près de Chicago (nord). Il ne devrait redémarrer que jeudi, selon l'agence Dow Jones Newswires, qui précise qu'il achemine habituellement 317'000 barils de brut par jour.
Le Canada est le premier pays fournisseur de brut aux Etats-Unis, premier consommateur pétrolier de la planète.
rp
(AWP / 06.03.2012 06h21)