Le brut progresse, l'Iran entretient la nervosité du marché
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 124,24 dollars, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 16 cents à 106,86 dollars.
Les cours du baril regagnaient un peu du terrain après avoir plongé vendredi de plus de 2 dollars à New-York comme à Londres, mais les marchés restaient en proie à une grande volatilité, tiraillés entre des indicateurs économiques mitigés et les tensions géopolitiques toujours vives au Moyen-Orient.
"Après la forte chute de vendredi, les opérateurs étaient tentés par des achats à bon compte", commentait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
Cependant, les prix ont d'abord évolué en recul pendant une partie des échanges européens.
"La révision en baisse des objectifs de croissance de la Chine (premier pays consommateur de brut) avait de quoi refroidir le marché, et les cours du baril ont creusé leurs pertes après un indicateur" montrant une contraction de l'activité privée en février en zone euro, expliquait M. Razaqzada.
Mais le marché s'est rapidement ressaisi, dans un marché focalisé sur le début d'une rencontre lundi entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui laisse planer depuis plusieurs semaines l'éventualité d'attaques "préventives" contre l'Iran.
"Les perspectives d'un ralentissement de la demande pétrolière en Chine et en Europe sont estompées par les inquiétudes sur le front de l'offre, alors que les sanctions perturbent la production iranienne et que les tensions géopolitiques restent incroyablement élevées", soulignait Fawad Razaqzada.
Barack Obama a assuré lundi que l'engagement des Etats-Unis envers Israël était "solide comme un roc".
Bien qu'estimant que la diplomatie avait encore une chance pour enrayer le programme nucléaire de l'Iran, M. Obama a également rappelé que "toutes les options étaient sur la table".
"Outre la rencontre entre Obama et Netanyahu, les cours du baril pourraient être tirés vers le haut par la fermeture d'un oléoduc majeur aux Etats-Unis", ce qui a mis à l'arrêt certaines raffineries du Midwest, ajoutait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
A la suite d'un accident automobile samedi près de Chicago (nord), un oléoduc reliant le Canada au centre-ouest des Etats-Unis a été endommagé. Il ne devrait redémarrer que jeudi, selon l'agence Dow Jones Newswires, qui précise que cet oléoduc acheminait habituellement 317.000 barils de brut par jour.
Le Canada est le premier pays fournisseur de brut aux Etats-Unis, premier consommateur pétrolier de la planète.
Selon les analystes, le marché pétrolier restait cependant pétri de prudence à l'orée d'une semaine marquée par une salve de statistiques aux Etats-Unis, dont le très attendu rapport mensuel sur l'emploi vendredi, considéré comme un baromètre permettant de jauger la santé de la première économie mondiale.
rp
(AWP / 05.03.2012 18h35)