Le brut se replie sur des prises de bénéfice, le marché surveille l'Iran
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 123,21 dollars, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 87 cents à 105,83 dollars.
Les cours du baril continuaient de perdre du terrain après avoir plongé vendredi de plus de 2 dollars à New-York comme à Londres, les investisseurs engrangeant quelques bénéfices à la suite de la brusque poussée de fièvre de jeudi soir, qui avait vu le Brent bondir à un sommet depuis deux ans et demi.
"Les prix du pétrole ont par ailleurs perdu de leur élan après des commentaires du président (américain) Barack Obama vendredi, laissant entendre que des frappes des installations nucléaires iraniennes par Israël ou les Etats-Unis n'étaient pas imminentes", ce qui a contribué à apaiser quelque peu le marché, soulignait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse Securities.
Barack Obama s'est prononcé dimanche pour une solution diplomatique à la crise sur le programme nucléaire iranien, regrettant qu'"on parle trop de guerre" contre Téhéran en ce moment.
Il rencontrera lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qu'il entend dissuader de mener des attaques "préventives".
Cependant, alors que les sanctions occidentales contre l'Iran se durcissent et qu'un embargo pétrolier de l'Union européenne (UE) doit être mis en place d'ici à juillet, "le dossier iranien devrait continuer d'alimenter la prime des risques sur les prix du baril", a estimé M. Bassett.
"Outre la rencontre entre Obama et Netanyahu", qui risque d'attiser la nervosité du marché sur les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, "les cours du baril pourraient être tirés vers le haut par la fermeture d'un oléoduc majeur aux Etats-Unis", ajoutait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
A la suite d'un accident automobile samedi près de Chicago (nord), un oléoduc reliant le Canada au centre-ouest des Etats-Unis a été endommagé et ne devrait redémarrer que jeudi, selon l'agence Dow Jones Newswires, qui précise que cet oléoduc acheminait habituellement 317.000 barils de brut par jour.
Le Canada est le premier pays fournisseur de brut aux Etats-Unis, premier consommateur pétrolier de la planète.
"Par ailleurs, le renforcement du dollar face à un euro sous pression pouvait accentuer lundi le repli des prix", en rendant moins attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, notait M. Beutel.
Selon lui, le marché devrait également guetter une salve de statistiques attendues cette semaine aux Etats-Unis, dont le rapport mensuel sur l'emploi vendredi, considéré comme un baromètre permettant de jauger la santé de la première économie mondiale.
tt
(AWP / 05.03.2012 12h32)