Le brut recule nettement, sous le poids de prises de bénéfices
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 123,86 dollars, en baisse de 2,34 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 2,33 dollars à 106,51 dollars.
Les investisseurs engrangeaient quelques bénéfices après la hausse fulgurante et momentanée enregistrée jeudi après la clôture des échanges américains, en raison de rumeurs -- rapidement démenties -- sur l'incendie sur un oléoduc en Arabie saoudite.
Vers 20H15 GMT jeudi, le Brent est monté jusqu'à 128,40 dollars, un sommet depuis le 23 juillet 2008, tandis que le WTI se hissait à 110,55 dollars, son plus haut niveau depuis début mai 2011.
Les cours du baril ont fortement reflué dès les minutes suivantes, l'information apparaissant rapidement erronée.
"Les rumeurs sur l'explosion de l'oléoduc ont provoqué un vif mouvement d'achat, mais il y a eu des démentis de sources officielles en Arabie saoudite, et vendredi, les prix se repliaient sensiblement" dans un marché essoufflé, commentait Gary Hornby, analyste de la société énergétique Inenco.
Cependant, "les prix du pétrole n'ont abandonné que la moitié des gains enregistrés la veille, et ce malgré le démenti saoudien. Même si les rumeurs venaient à l'origine d'Iran", ce qui jetait une ombre sur leur crédibilité, "le marché croit clairement à un danger accru de perturbations dans le production" de brut au Moyen-Orient, soulignaient les experts de Commerzbank.
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, s'est engagé auprès des pays occidentaux à compenser tout manque de pétrole iranien sur le marché, s'attirant les foudres de Téhéran.
L'Iran menace d'interrompre immédiatement ses livraisons d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne (UE) décidé en janvier, contribuant à exacerber les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut.
Ainsi, "la vitesse et le niveau auxquels les prix sont montés montrent que le marché du pétrole bruisse d'inquiétudes multiples et en particulier l'escalade des tensions avec l'Iran", expliquait Rebecca O'Keeffe, analyste de la maison de courtage Interactive Investor.
Pour Mme O'Keeffe, comme pour de nombreux observateurs, un prix du baril londonien au-dessus de 125 dollars est une "menace pour les perspectives de l'économie mondiale", car des prix élevés des carburants seraient un frein considérable à une croissance économique déjà fragile.
Sur le front de la demande, la morosité des opérateurs était par ailleurs alimentée vendredi par un repli inattendu des ventes de détails en Allemagne, de nature à renforcer les craintes sur la vigueur de la première économie européenne.
De plus, un fort renchérissement du dollar face à l'euro contribuait à rendre moins attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
sm
(AWP / 02.03.2012 18h31)