Le brut se replie, refroidi par la hausse des stocks de brut américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 121,25 dollars, en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 88 cents à 105,67 dollars.
Après avoir amorcé un rebond jusqu'en début d'échanges européens, les prix du baril ont effacé leurs gains et se sont enfoncés en territoire négatif, dans un marché ébranlé par le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE).
Ce dernier a ainsi fait état d'une hausse de 4,2 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 24 février, soit plus de 5 fois supérieure aux attentes du marché, un bond de nature à renforcer les les craintes sur la demande énergétique des Etats-Unis.
Ces stocks avaient déjà bondi de 1,6 million de barils la semaine précédente. Les réserves de produits distillés ont en revanche reculé de 2,1 millions de barils, et ceux d'essence de 1,6 million de barils, une note positive qui n'a pas suffi à enrayer la dégringolade des cours.
En effet, "les prix du pétrole ont accéléré leur baisse au fur et à mesure d'un discours du président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke" devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants, expliquait David Morrison, analyste du courtier GFT Markets.
M. Bernanke a mis en avant la récente amélioration du marché du travail et l'accroissement attendu de l'inflation en raison des prix du pétrole, "et n'a en conséquence donné aucun signal d'une reprise à court terme d'actions de soutien de la Fed à l'économie", soulignait M. Morrison.
Or, les précédentes injections de liquidités de la Fed dans l'économie avaient alimenté la hausse des matières premières et affaibli le dollar; les propos de M. Bernanke ont donc fait bondir le billet vert face à l'euro.
Le renforcement du dollar rendait moins attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine.
Par ailleurs, "si la Fed cesse d'approvisionner les marchés en liquidités, d'autres banques centrales dans le monde pourraient lui emboîter le pas, et on pourrait voir en conséquence reculer la demande pétrolière", a estimé M. Morrison.
Cependant, le retrait des prix devrait être momentané, car "il y a toujours sur le marché une nervosité persistante entretenue par les tensions dans le dossier iranien, et le marché reste hanté par des scénarios comme une frappe de l'Iran par Israël", estimait Peter Beutel, de Cameron Hanover.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti mardi que l'Iran serait en mesure de faire augmenter les prix du pétrole et "d'étouffer l'économie mondiale", s'il devenait une puissance nucléaire militaire.
De son côté, Téhéran menace d'interrompre immédiatement ses livraisons d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne, contribuant à exacerber les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut.
sm
(AWP / 29.02.2012 18h34)