Ouverture en baisse à New York, le marché s'inquiétant pour la demande
Vers 14H20 GMT (15H20 HEC), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril perdait 35 cents par rapport à lundi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 108,21 dollars.
Les cours du baril ont entamé leur mouvement de correction lundi après une hausse presque ininterrompue depuis février, qui les a conduits vendredi à des sommets depuis mai 2011.
"Cette pression persistante sur les cours du brut s'explique par les inquiétudes que leur flambée (récente) crée auprès des investisseurs", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. "Ils craignent que cela ait un effet nocif sur la demande".
La hausse des prix du brut est répercutée de plusieurs manières sur le consommateur, "non seulement par la hausse des prix de l'essence à la pompe mais aussi par une hausse des prix des biens de consommation et des services via le prix du fioul", souligne le courtier.
En outre, "les commandes de biens durables sont très inférieures aux attentes, enregistrant leur plus fort déclin depuis janvier 2009 alors que le prix de l'essence à la pompe se vend en moyenne à 1,80 dollars le galon", a souligné Matt Smith de Summit Energy (Schneider Electric).
Les commandes de biens durables ont en effet chuté aux Etats-Unis en janvier après trois mois consécutifs de hausse, selon des chiffres publiés mardi par le département du Commerce, baissant de 4,0% par rapport à décembre.
Ce recul, le plus fort relevé depuis janvier 2009 (où l'indicateur du ministère avait chuté de 13,2%) est bien plus marqué que le pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait les commandes de biens durables en baisse de 1,4% par rapport à décembre.
Le mouvement de correction des cours du brut n'est toutefois pas durable, selon les analystes.
"Le marché va continuer à suivre avec attention l'escalade verbale entre les Etats-Unis, l'Europe et l'Iran", et se préparer "à une perte d'approvisionnement en brut iranien qui devrait entraîner une (nouvelle) hausse des prix", a estimé Any Lipow.
"Nous ne prévoyons pas de mouvement de correction des prix plus prononcée ou encore prolongée", estiment les analystes de Commerzbank.
En outre, "l'opération de prêts à trois ans de la BCE (Banque centrale européenne) va certainement se traduire par de nouvelles injections de liquidités sur le marché et un soutien accru aux prix du brut", car elles vont alimenter les investissements vers les actifs plus risqués comme les matières premières, ont poursuivi les experts.
ft
(AWP / 28.02.2012 16h29)