Le brut se replie, le marché poursuit son mouvement de correction
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 123,24 dollars, en baisse de 93 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 24 cents à 108,32 dollars.
Les cours du baril poursuivaient le net mouvement de correction entamé lundi: après une hausse presque ininterrompue depuis février, qui les a conduits vendredi à des sommets depuis mai 2011, "le marché du pétrole fait une pause", observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
"L'offre au Moyen Orient progresse", gonflée par une hausse de la production de l'Arabie saoudite, et, sur le plan de la demande, "les opérateurs réalisent de plus en plus que l'actuelle flambée des prix pourrait avoir un impact très négatif sur l'économie mondiale si elle se poursuivait", ajoutaient-ils.
Désormais, "les investisseurs redoutent une baisse de la demande énergétique, et on s'attend même de plus en plus à ce qu'il n'y ait aucune progression de la consommation mondiale de brut si les prix restent orientés à la hausse", renchérissait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse.
Cependant, les prix ne devraient pas se replier de façon prolongée, estimaient les experts, dans un marché toujours soutenu par les tensions géopolitiques croissantes entre les pays occidentaux et l'Iran, qui menace d'interrompre prochainement ses approvisionnements de brut à l'Europe.
Par ailleurs, la nouvelle opération de prêts à trois ans cette semaine par la Banque centrale européenne (BCE) aux établissements financiers de la zone euro "devrait apporter un nouvel afflux de liquidités sur le marché", qui, en alimentant les investissements vers les actifs plus risqués comme les matières premières, "devrait doper les prix du pétrole", notait-on chez Commerzbank.
Enfin, les marchés pétroliers digéraient l'annonce du groupe TransCanada, qui a indiqué lundi vouloir construire une partie de l'oléoduc géant Keystone XL entre l'Oklahoma et le Texas, dans le sud des Etats-Unis, un projet "salué" par la Maison Blanche.
"Les volumes qui seront acheminés par cet oléoduc s'ajouteront à ceux transportés par l'oléoduc existant Seaway", sur le même parcours, dont le sens de circulation doit être prochainement inversé, et ces deux conduites "seront suffisantes pour diminuer les stocks surabondants de Cushing", analysaient les experts de JBC Energy.
Cushing, dans l'Oklahoma, est le principal terminal pétrolier des Etats-Unis, et abrite des réserves qui sont montés ces dernières années à des niveaux historiques. Ces réserves abondantes pèsent fortement sur le cours du WTI à New York, le brut texan sur lequel il se base étant stocké à Cushing.
Désengorger le terminal de Cushing grâce à ces deux oléoducs supplémentaires devrait ainsi faire baisser la pression sur le WTI, lui permettant de réduire l'écart avec le Brent, son équivalent londonien.
rp
(AWP / 28.02.2012 12h46)