Le brut finit en baisse à New York dans un marché déçu par le G20
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en baisse lundi à New York, dans un marché moins enclin au risque après une réunion des ministres des Finances du G20 ce week-end à Mexico jugée décevante par les investisseurs.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a cédé 1,21 dollar par rapport à vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour finir à 108,56 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 124,17 dollars, en baisse de 1,30 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Les cours du brut new-yorkais avaient atteint vendredi des sommets depuis mai 2011, à la faveur de tensions persistantes sur le front de l'approvisionnement, particulièrement en provenance d'Iran.
"Comme pour tous les autres marchés, ce sont les déclarations négatives du G20 qui ont joué aujourd'hui sur les cours du brut", a estimé Bart Melek, de TD Securities.
Réunis à Mexico, les ministres des Finances du G20 ont appelé dimanche l'Europe à prendre une décision en mars sur la dimension de son bouclier financier contre la crise de la dette, avant que le reste du monde n'envisage de renforcer les ressources du Fonds monétaire international (FMI) pour pouvoir aider l'Europe si nécessaire.
"En d'autres termes, cela revient à dire +montre-moi ton argent+ et cela a fait quelque peu baisser l'appétit pour le risque sur le marché des matières premières, et en particulier, du brut", a ajouté le courtier.
"Ce qui était surprenant, ce n'est pas tellement le fait que les Etats-Unis et le Canada aient une position de refus (sur une augmentation sans condition des ressources du FMI), car cela a toujours été le cas. Ce qui l'est davantage, c'est que les pays en voie de développement aient suivi et que le communiqué final soit si fort", a-t-il poursuivi.
Ces doutes sur la mise en place d'aides suffisantes pour lutter efficacement contre la crise de la dette en zone euro "créent automatiquement des craintes pour la demande", a expliqué M. Melek.
En outre, "les commentaires ce week-end du FMI ont attiré l'attention sur le fait que les tensions géopolitiques avaient créé une bulle des cours du pétrole", une hausse qui a relancé les craintes au sujet des économies européenne et américaine, selon Matt Smith de Summit Energy (Schneider Electric).
La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a estimé dimanche à Mexico, en marge de la réunion du G20, que l'économie mondiale n'était pas tirée d'affaire malgré l'apaisement des tensions financières en zone euro, notamment à cause de la flambée des cours du brut.
"Il est naturel d'assister à un mouvement de correction tel que celui-ci", a estimé M. Smith. "Mais le problème (de l'Iran) ne va pas s'envoler pour autant. Il devrait au contraire soutenir le marché" dans les prochains mois, a-t-il prévu.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi que les nouvelles sanctions américaines contre les banques qui font affaire avec la banque centrale d'Iran pour acheter du pétrole entreraient en vigueur au plus tôt à la fin du mois de juin.
Par ailleurs, la baisse des cours du brut était contrebalancée par la publication d'un indicateur encourageant pour la reprise de la première économie mondiale.
Les promesses de vente de logements ont ainsi repris en janvier leur tendance de hausse aux Etats-Unis, où elles sont à leur niveau le plus élevé depuis avril 2010, a indiqué lundi l'Association nationale des agents immobiliers américaine (NAR).
rp
(AWP / 28.02.2012 06h21)