Le brut recule, pénalisé par des prises de bénéfices après ses sommets
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 123,83 dollars, en baisse de 1,64 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,34 dollar à 108,43 dollars.
Après avoir atteint vendredi 125,55 dollars à Londres et frôlé les 110 dollars à New York, leurs plus hauts niveaux depuis début mai, les cours du barils reprenaient leur souffle.
"L'euro recule face au dollar, et certains opérateurs ont apparemment saisi l'occasion pour engranger quelques bénéfices", la remontée du billet vert rendant moins attractifs les achats de brut libellés en dollars, expliquait Peter Beutel, analyste du cabinet Cameron Hanover.
Après la vigoureuse hausse de la semaine précédente, "il fallait s'attendre à une correction du marché, même si celle-ci pourrait être de courte durée" avant que les prix ne reprennent leur ascension, dans un marché toujours hanté par les inquiétudes géopolitiques, avertissait M. Beutel.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a reconnu vendredi des "divergences majeures" avec Téhéran, précisant que l'Iran avait triplé la production d'uranium enrichi jusqu'à 20 % depuis novembre --se rapprochant donc de la technologie nécessaire pour fabriquer une bombe.
Face au durcissement des sanctions internationales, l'Iran menace d'interrompre ses approvisionnements d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne (UE), alors que ses clients asiatiques envisagent de réduire leurs importations de brut iranien.
Ces tensions nourrissent l'inquiétude sur l'offre mondiale de brut, et ont contribué à faire grimper fortement les prix du baril.
"Cette hausse s'explique par des craintes, renforcées encore par les perturbations de la production au Soudan du Sud, au Yémen et en Syrie, mais dans la réalité, le marché reste pour le moment suffisamment approvisionné", tempérait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Si les tensions géopolitiques devaient s'apaiser quelque peu, alors les inquiétudes du marché se tourneraient vers le front de demande" et des perspectives de consommation énergétique mondiale plutôt ternes, ajoutait-il.
De fait, "l'autre raison qui peut pousser les investisseurs" à prendre des bénéfices sur le marché du pétrole, "ce sont les risques que les prix élevés du baril font peser sur l'économie", estimaient de leur côté les experts de Commerzbank.
Réunis dimanche, les ministres des Finances du G20 se sont inquiétés dans un communiqué de la montée des prix du pétrole, et ont "salué l'engagement des pays producteurs à continuer à assurer une offre adéquate".
L'Arabie saoudite, membre du G20 et chef de file de l'OPEP, a ainsi sensiblement renforcé ses exportations pour tenter d'enrayer l'envolée des cours, et s'est par ailleurs engagée à compenser tout manque du brut iranien sur le marché mondial.
cha
(AWP / 27.02.2012 12h45)