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Un écart historique entre Londres et New-York

prix-du-petroleLondres : Alors que le baril de Brent échangé à Londres a franchi cette semaine le seuil des 100 dollars, le prix du brut texan WTI évoluait à New-York plus de dix dollars en-dessous, un écart historique qui s'explique notamment par l'ampleur des stocks aux Etats-Unis.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), pompé dans le sous-sol de l'Etat du Texas (sud des Etats-Unis), sert de référence pour les échanges sur la Bourse des matières premières du New York Mercantile Exchange (Nymex, filiale du groupe CME), et pour les cours du brut dans le monde.

Le prix du WTI, pétrole plus léger, était historiquement supérieur au prix du Brent de la mer du Nord, échangé sur le marché InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

Mais la tendance s'est inversée en 2008, le Brent passant devant le WTI et creusant rapidement l'écart. Celui-ci s'est agrandi récemment, jusqu'à atteindre 12 dollars la semaine dernière, une différence sans précédent.

La place new-yorkaise est affectée par le niveau très élevé des réserves conservées au terminal pétrolier de Cushing, principal centre de stockage des Etats-Unis situé dans l'Oklahoma (sud) et où est conservé le brut texan de référence.

Ses stocks, proches de la saturation, ont encore gonflé de 900'000 barils sur la troisième semaine de janvier, à 37,7 millions de barils, non loin de leur pic historique enregistré en 2010. L'ensemble des stocks de brut américains avait bondi la même semaine de plus de 4,8 millions de barils.

De son côté, le prix du Brent est au contraire soutenu par une raréfaction de la production en mer du Nord, à mesure que les gisements existants arrivent en fin de vie.

La Norvège a ainsi produit en moyenne 1,8 million de barils de pétrole par jour sur l'ensemble de 2010, soit près de 10% de moins qu'en 2009. Le pays a également annoncé mi-janvier avoir abaissé de 21% ses estimations de réserves d'hydrocarbures, faute de découverte majeure.

Le Royaume-Uni a de son côté vu sa production de brut reculer de plus de 7% sur les trois premiers trimestres de 2010 par rapport à l'année précédente, selon des chiffres gouvernementaux. Sur 10 ans, la production britannique s'est écroulée de plus de 40%.

Ces fondamentaux très différents entre les deux pétroles de référence ravive les interrogations des investisseurs sur la capacité du WTI à incarner l'étalon mondial du marché pétrolier, alors que la place londonienne apparaît souvent comme plus représentative.

"Le WTI est découplé des marchés internationaux et des marchés régionaux (autres que celui du brut texan) aux Etats-Unis. Son prix est déformé, à telle enseigne qu'il peut difficilement être considéré comme l'étalon significatif" du marché mondial, observent les analystes de Barclays Capital.

La place new-yorkaise reste cependant un des marchés les plus liquides dans le monde: ainsi, le volume des contrats de pétrole échangés à New York a atteint un niveau record vendredi, au moment où les manifestations en Egypte commençaient à prendre de l'ampleur.

rp

(AWP/01 février 2011 18h30)

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