Le brut se rapproche des 110 dollars le baril à la clôture à New York
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont dépassé le niveau des 109 dollars le baril pour la première fois depuis mai à la clôture vendredi à New York, soutenus par les craintes pour l'approvisionnement en brut iranien, et de bons indicateurs économiques aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,94 dollar par rapport à jeudi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour finir à 109,77 dollars, son plus haut niveau de clôture depuis le 3 mai.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 125,47 dollars, son plus haut niveau depuis le 2 mai et en hausse de 1,85 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Les cours du pétrole poursuivaient ainsi leur course vers des sommets plus vus depuis le printemps dernier, le brut new-yorkais clôturant pour la première fois depuis le moi de mai au-dessus du seuil des 109 dollars.
"Bien évidemment, ces cours s'expliquent par les craintes entourant le dossier iranien", a commenté Phil Flynn, de PDG Best.
Téhéran menace d'interrompre immédiatement ses approvisionnements d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne. A la suite de l'Europe, d'autres pays dont le Japon (deuxième plus gros client de l'Iran) affichent désormais leur intention de réduire leurs importations de brut iranien, ce qui exacerbe les tensions sur le marché mondial.
Ces pays doivent trouver des approvisionnements alternatifs, ce qui exacerbe les tensions sur le marché mondial, déjà pénalisé par l'interruption de la production au Soudan du sud, en raison d'un différend avec le Soudan voisin, et la baisse de l'offre du Yémen, affectée par les violences dans le pays.
Par ailleurs, "les indicateurs économiques publiés (vendredi) font revoir à la hausse les attentes concernant la demande en énergie" aux Etats-Unis, a poursuivi le courtier.
Les investisseurs ont ainsi salué des indicateurs encourageants qui renforcent l'impression générale d'une accélération de la reprise de première économie mondiale.
Notamment, l'indice de confiance des ménages de l'Université du Michigan a été nettement revu en hausse en février par rapport à janvier, restant à son niveau le plus élevé depuis février 2011.
En outre, les chiffres de ventes des maisons individuelles neuves aux Etats-Unis ont été supérieurs aux attentes en janvier, malgré un recul après quatre mois consécutifs de hausse.
"Les chiffres concernant la confiance des ménages montrent que les gens sont plus optimistes vis-à-vis de l'économie", ce qui signale pour M. Flynn qu'ils "supporteront mieux que prévu la flambée des prix de l'essence, ce qui relève les attentes en termes de demande" d'énergie aux Etats-Unis.
Or le regain d'appétit pour les actifs plus risqués, a favorisé l'appréciation de l'euro face au billet vert, ce qui contribue à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les chiffres plutôt baissiers des stocks américains ont été encore une fois largement ignorés", a constaté de son côté Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric).
Les chiffres des réserves de brut aux Etats-Unis publiés jeudi par le département américain de l'Energie (DoE) avait révélé une hausse de 1,6 million de barils lors de la semaine achevée le 17 février, trois fois plus forte que prévu par les analystes.
rp
(AWP / 27.02.2012 06h21)