Le brut monte, le marché optimiste sur l'économie et dopé par l'Iran
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 124,23 dollars, en hausse de 49 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 54 cents à 108,41 dollars.
Après avoir atteint 124,50 dollars jeudi à Londres et 108,99 dollars vendredi à New York, leurs plus hauts niveaux depuis début mai, les cours du baril continuaient leur ascension, même si une forte volatilité continuait, comme la veille, de dominer les échanges.
"Les prix du pétrole profitent du repli du dollar, mais surtout des tensions géopolitiques persistantes", en Syrie et dans le dossier iranien, observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
"Téhéran menace toujours d'interrompre immédiatement ses approvisionnements d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne. Et dans le même temps, de gros consommateurs asiatiques de brut vont apparemment réduire leurs importations d'Iran, en raison des sanctions financières internationales", rappelait M. Kryuchenkov.
A la suite de l'Europe, le Japon (2e plus gros client de l'Iran) aurait désormais l'intention de réduire ses importations de brut iranien de 20%, ont rapporté plusieurs analystes du secteur, citant des informations de presse.
Ces pays doivent trouver des approvisionnements alternatifs, ce qui exacerbe les tensions sur le marché mondial, déjà pénalisé par l'interruption de la production au Soudan du sud, en raison d'un différend avec le Soudan voisin, et la baisse de l'offre du Yémen, affectée par les violences dans le pays.
Le marché pétrolier restait par ailleurs soutenu par des indicateurs encourageants, de nature à renforcer l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, comme les matières premières.
Ainsi, l'indice de confiance des ménages de l'Université du Michigan aux Etats-Unis a été nettement revu à la hausse en février, à 75,3, selon une deuxième estimation publiée vendredi.
Des indicateurs publiés jeudi avaient déjà contribué à doper le moral des investisseurs: les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis se sont maintenues la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis début mars 2008, tandis qu'en Allemagne, le baromètre Ifo sur le moral des entrepreneurs a progressé pour le quatrième mois consécutif.
Cette salve de statistiques positives a revigoré l'euro, qui a dépassé vendredi le seuil de 1,34 dollar pour la première fois depuis début décembre: or, ce repli du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Le marché reste cependant extrêmement nerveux, et malgré la crainte d'une escalade des tensions dans le dossier du nucléaire iranien, on peut voir des prises de bénéfices sur une petite échelle", après la nette hausse des dernières séances, avertissait Andrey Kryuchenkov.
fah
(AWP / 24.02.2012 18h30)