Le brut monte, le marché est optimiste sur l'économie et dopé par l'Iran
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 123,68 dollars, en hausse de 6 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 55 cents à 108,38 dollars.
Après avoir atteint jeudi 124,50 dollars à Londres et 108,74 dollars à New York, des sommets depuis début mai 2011, les cours du baril continuaient leur ascension, même si une forte volatilité continuait, comme la veille, de dominer les échanges.
"Les prix du pétrole profitent du repli du dollar, mais surtout des tensions géopolitiques persistantes", en Syrie et dans le dossier iranien, observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
"Téhéran menace toujours d'interrompre immédiatement ses approvisionnements d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne. Et dans le même temps, de gros consommateurs asiatiques de brut vont apparemment réduire leurs importations d'Iran, en raison des sanctions financières internationales", rappelait M. Kryuchenkov.
A la suite de l'Europe, le Japon (2e plus gros client de l'Iran) aurait désormais l'intention de réduire ses importations de brut iranien de 20%, ont rapporté plusieurs analystes du secteur, citant des informations de presse.
Ces pays doivent trouver des approvisionnements alternatifs, ce qui exacerbe les tensions sur le marché mondial, déjà pénalisé par l'interruption de la production au Soudan du sud, en raison d'un différend avec le Soudan voisin, et la baisse de l'offre du Yémen, affectée par les violences dans le pays.
Le marché pétrolier restait par ailleurs soutenu par les indicateurs encourageants de la veille, de nature à renforcer l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, comme les matières premières.
Ainsi, aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont maintenues la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis début mars 2008, tandis qu'en Allemagne, le baromètre Ifo sur le moral des entrepreneurs a progressé pour le quatrième mois consécutif.
Ces statistiques ont revigoré l'euro, qui a dépassé vendredi le seuil de 1,34 dollar pour la première fois depuis début décembre: or, ce repli du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Le marché reste cependant extrêmement nerveux, et malgré la crainte d'une escalade des tensions dans le dossier du nucléaire iranien, on peut voir des prises de bénéfices sur une petite échelle", après la nette hausse des dernières séances, avertissait Andrey Kryuchenkov.
cha
(AWP / 24.02.2012 12h31)