Le brut finit en hausse à New York, porté par de bons indicateurs
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi à New York, poursuivant leur course vers des sommets plus vus depuis mai en raison de bons indicateurs économiques et de tensions toujours vives au Moyen-Orient.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,55 dollar par rapport à mercredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 107,83 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 123,62 dollars, à son plus haut niveau depuis le 2 mai et en hausse de 72 cents par rapport à la clôture de mercredi.
De même, les cours du brut new-yorkais ont repris leur progression pour atteindre à la clôture un plus haut depuis le 4 mai.
"C'est une fin de séance très forte", a commenté Matt Smith de Summit Energy (Schneider Electric).
"Cette hausse est liée au retour d'un certain appétit pour le risque, lié à un regain de confiance en Allemagne et à de bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis", a-t-il précisé.
Aux Etats-Unis, les investisseurs ont salué les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage, qui se sont maintenues à leur plus bas niveau depuis début mars 2008 lors de la semaine du 12 au 18 février.
Autre nouvelle encourageante pour la demande, mais sur le front européen cette fois, le baromètre Ifo sur le moral des entrepreneurs en Allemagne a progressé pour le quatrième mois consécutif.
Rassurant quelque peu les investisseurs sur les perspectives économiques européennes, cet indicateur a revigoré l'euro face au dollar. Or un repli du billet vert contribue à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Donc même si les chiffres sur les stocks n'étaient pas bons du tout pour le soutien des cours, ces bonnes nouvelles expliquent la poursuite du rebond des cours du brut", a poursuivi Matt Smith.
Les opérateurs ont en effet digéré des chiffres négatifs pour les cours du brut du département américain de l'Energie (DoE), qui témoignaient d'une baisse de la demande aux Etats-Unis accompagnée d'une hausse de l'offre.
Le DoE a ainsi fait état d'une hausse de 1,6 million de barils des réserves américaines de brut lors de la semaine achevée le 17 février, trois fois plus forte que prévu par les analystes.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont certes reculé de 200'000 barils, mais ce repli est très inférieur aux attentes du marché. Les stocks d'essence ont quant à eux reculé de 600'000 barils en ligne avec les prévisions.
Pour certains investisseurs, le désintérêt relatif du marché vis-à-vis des chiffres sur les réserves américaines s'explique par l'influence croissante du dossier iranien dans l'évaluation des cours du but.
"Le marché se désintéresse de plus en plus des données structurelles (...). Ces jours-ci, il n'y a rien d'autre qui compte que la peur d'une perte potentielle d'approvisionnement" à cause de l'Iran, a estimé Tom Bentz, de BNP Paribas.
En effet, les tensions géopolitiques croissantes opposant l'Iran et les pays occidentaux continuaient à contribuer à la hausse des prix du baril.
"Bien évidemment, les tensions en Iran restent en arrière plan", a confirmé Matt Smith.
rp
(AWP / 24.02.2012 06h21)