Les cours divergent, le marché digère une nette hausse des stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 122,83 dollars, en baisse de 7 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, progressait de 18 cents à 106,46 dollars.
Vers 13H15 GMT, le Brent s'est hissé jusqu'à 124,50 dollars, tandis que le WTI atteignait 106,80 dollars, leurs plus hauts niveaux depuis début mai 2011, dans un marché dopé notamment par le baromètre Ifo sur le moral des entrepreneurs en Allemagne, en progression pour le quatrième mois consécutif.
Rassurant quelque peu les investisseurs sur les perspectives économiques européennes, cet indicateur revigorerait l'euro face au dollar, et ce repli du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais la nervosité restait forte parmi les investisseurs: "dans l'ensemble, les marchés ont du mal à trouver une direction claire, étant donné les incertitudes persistantes de la conjoncture économique", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Ainsi, les craintes d'une contagion de la crise de la dette dans la zone euro restent vives, et la Chine, deuxième consommateur de brut, inquiète aussi les opérateurs: le pays a enregistré en février une nouvelle contraction de son activité manufacturière, selon un indice publié mercredi par la banque HSBC.
"Cependant, dans un contexte économique incertain, les prix restent principalement suspendus à la situation de la Syrie et aux tensions géopolitiques sur l'Iran", qui renforcent les inquiétudes sur la production de pétrole au Moyen-Orient, ajoutait Mme Sokou.
A la suite de l'Union européenne (UE), qui a décidé en janvier un embargo graduel sur le brut iranien, le Japon aurait désormais l'intention de réduire ses importations de pétrole d'Iran de 20%, rapportaient plusieurs analystes.
Ces pays doivent trouver des approvisionnements alternatifs, ce qui exacerbe les tensions sur le marché mondial, déjà pénalisé par l'interruption de la production au Soudan du sud, en raison d'un différend avec le Soudan voisin, et la baisse de l'offre du Yémen, affectée par les violences dans le pays.
Les opérateurs digéraient par ailleurs les chiffres du département américain de l'Energie (DoE), "un rapport morose, marqué de nouveau par une nette chute de la demande pétrolière" aux Etats-Unis, soulignait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Bank.
Le DoE a ainsi fait état d'une hausse de 1,6 million de barils des réserves américaines de brut lors de la semaine achevée le 17 février, trois fois plus forte que prévu par les analystes.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont certes reculé de 200'000 barils, mais ce repli était très inférieur aux attentes du marché. Les stocks d'essence ont quant à eux reculé de 600'000 barils en ligne avec les prévisions.
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(AWP / 23.02.2012 18h29)