Le brut monte, aidé par l'accord sur la Grèce et les tensions sur l'Iran
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 120,52 dollars, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cotait 104,67 dollars, en hausse de 1,43 dollar par rapport à la clôture de vendredi (le marché new-yorkais étant resté fermé lundi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis).
Le cours du Brent regagnait un peu du terrain, après avoir évolué dans le rouge pendant une grande partie des échanges européens, dans un marché faisant montre de prudence.
"L'accord européen sur la Grèce était largement anticipé, et donc déjà pris en compte par les investisseurs" dans les échanges, et le marché pétrolier était contaminé mardi par la morosité des places boursières, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert tôt mardi matin à un deuxième plan de sauvetage de la Grèce, combinant une aide publique, à hauteur de 130 milliards d'euros jusque fin 2014, et un effacement partiel de la dette grecque détenue par les créanciers privés.
Grâce à ce plan d'aide sans précédent, la Grèce devrait être en mesure de rembourser une créance de 14,5 milliards d'euros d'ici le 20 mars et ainsi éviter un défaut de paiement, dont les conséquences auraient ébranlé les marchés financiers et plombé la demande énergétique européenne.
Par ailleurs, "après la forte hausse des cours la veille, les investisseurs étaient incités à engranger quelques bénéfices", soulignait Mme Sokou.
Les prix du pétrole s'étaient hissés lundi à leur plus hauts niveaux depuis mai 2011, à respectivement 121,15 dollars Londres et 105,44 dollars pour le WTI, dans un marché échauffé par la décision de l'Iran d'interrompre ses exportations de brut à la France et au Royaume-Uni.
Téhéran avait par ailleurs menacé lundi du même sort les autres pays européens, ce qui pourrait accélérer leur recherche d'approvisionnements alternatifs avant la mise en place en juillet de l'embargo décidé en janvier par l'Union européenne (UE) sur le pétrole iranien.
"Les volumes de brut achetés par la France et le Royaume-Uni à l'Iran sont extrêmement faibles, mais les marchés sont de plus en plus préoccupés par l'escalade des tensions géopolitiques" entre Téhéran et les pays occidentaux, soulignait Harry Tchilinguirian, analyste de BNP Paribas.
La nervosité des opérateurs était en outre renforcée mardi par des inquiétudes sur d'éventuelles frappes d'Israël sur l'Iran.
"Les tensions autour de l'Iran renforcent les craintes de perturbation" de l'offre mondiale de brut et "devraient donc continuer de soutenir les prix de baril", surtout si le Japon ou la Corée du Sud, autres clients majeurs de l'Iran, décident eux aussi de réduire leurs importations de brut iranien, ajoutait M. Tchilinguirian.
rp
(AWP / 21.02.2012 18h39)