Le brut recule, le marché reprend son souffle après l'accord grec
Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 119,45 dollars, se repliant de 60 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cotait 104,52 dollars, en hausse de 1,28 dollar par rapport à la clôture de vendredi (le marché new-yorkais étant resté fermé lundi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis).
Le WTI reculait cependant d'environ 50 cents par rapport au niveau de 105 dollars auquel il évoluait la veille vers 18H00 GMT dans les échanges électroniques.
Les cours du baril pâtissaient de prises de bénéfices et d'un regain de prudence des investisseurs, après s'être hissés lundi à leur plus hauts niveaux depuis mai 2011, à respectivement 121,15 dollars pour le Brent et 105,44 dollars pour le WTI, dans un marché échauffé par le dossier iranien.
Téhéran a annoncé l'interruption des exportations de brut iranien à la France et au Royaume-Uni, et menacé de faire de même pour d'autres pays européens, laissant redouter aux investisseurs une montée des tensions sur les approvisionnements pétroliers de l'Europe.
Jusque dans les échanges asiatiques mardi, les prix du baril ont par ailleurs "bénéficié d'un retrait du dollar face à un euro revigoré par une amélioration des perspectives en zone euro", après l'accord conclu dans la nuit de lundi à mardi sur la Grèce, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert tôt mardi matin à un deuxième plan de sauvetage de la Grèce, combinant une aide publique, à hauteur de 130 milliards d'euros jusque fin 2014, et un effacement partiel de la dette grecque détenue par les créanciers privés.
Grâce à ce plan d'aide sans précédent, la Grèce devrait être en mesure de rembourser une créance de 14,5 milliards d'euros d'ici le 20 mars et ainsi éviter un défaut de paiement, dont les conséquences auraient ébranlé les marchés financiers et plombé la demande énergétique européenne.
"Cet accord a conforté le moral des investisseurs, ce qui a permis de donner également un coup de pouce aux prix des matières premières (dans les échanges asiatiques), même si les gains ont été entamés par le fait que cette décision (de la zone euro) était largement anticipée" par les investisseurs, soulignaient les experts de Commerzbank.
Les cours du baril ont de fait inversé la tendance, effaçant leurs gains et perdant du terrain en début d'échanges européens, dans un marché emprunt de prudence, à l'unisson d'un repli des places boursières européennes.
"Des prises de bénéfices devraient se poursuivre au cours de la semaine", estimait M. Kryuchenkov. Selon lui, "les opérateurs continueront de tourner leur attention vers la zone euro" mais aussi la situation en Syrie, où les affrontements entre le pouvoir et la rébellion s'intensifient, et le dossier iranien.
tt
(AWP / 21.02.2012 12h41)