Le brut monte à son plus haut niveau depuis mai 2011, poussé par l'Iran
Vers 11H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 120,55 dollars, montant de 97 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars progressait de 1,61 dollar cents à 104,85 dollars. Les volumes d'échanges devraient cependant rester limités, en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
Les cours du Brent et du WTI sont montés respectivement jusqu'à 121,15 dollars et 105,21 dollars en tout début d'échanges asiatiques, des niveaux plus vus depuis le 5 mai 2011.
"Les investisseurs digèrent la nouvelle escalade des tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, après la décision de Téhéran d'interrompre les livraisons de brut du pays à la France et au Royaume-Uni", observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Le ministère iranien du Pétrole a annoncé dimanche l'interruption des ventes de brut aux compagnies pétrolières françaises et britanniques.
En ciblant Paris et Londres, l'Iran s'en est pris aux deux capitales à la pointe des sanctions occidentales prises contre lui par l'Union européenne (UE), qui avait décidé en janvier la mise en place d'ici à juillet d'un embargo pétrolier contre Téhéran.
Toutefois, "le Royaume-Uni et la France ne sont pas des marchés majeurs pour le brut iranien -- l'Iran couvre seulement 3% des besoins français de pétrole et les importations britanniques sont déjà pratiquement inexistantes", soulignait Caroline Bain, analyste du cabinet de recherche londonien EIU.
"La hausse des cours du baril ne reflète donc pas la menace de pénuries d'approvisionnement pour ces deux pays, mais plutôt la crainte d'une aggravation des tensions géopolitiques, qui pourrait conduire l'Iran à arrêter également ses exportations vers l'Italie et la Grèce" avant la mise en place de l'embargo total de l'UE contre le pétrole iranien en juillet, notait Mme Bain.
Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), les livraisons de brut iranien couvraient en 2011 quelque 30% de la consommation de la Grèce, et 13% de la demande de brut italienne.
"Cependant, il est peu probable que l'Iran se prive pour le moment de clients majeurs, représentant une part significative de ses revenus, alors qu'il n'est pas garanti qu'il puisse trouver rapidement des débouchés alternatifs pour sa production", tempérait Caroline Bain.
Par ailleurs, "les pays européens semblent prendre leurs dispositions pour trouver de nouvelles sources d'approvisionnement, en passant des accords avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis", deux producteurs du Golfe qui "se sont montrés désireux de remplacer le manque de brut iranien" si nécessaire, indiquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Ainsi, pour les experts de Commerzbank, l'arrêt total des exportations pétrolières iraniennes vers l'Europe "aura un impact majeur sur les marchés uniquement si d'autres pays en dehors de l'UE stoppent eux aussi leurs achats (de brut iranien) ou bien si d'autres pays au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n'augmentent pas leur production" comme ils s'y sont engagés.
cha
(AWP / 20.02.2012 12h55)