Le brut reflue légèrement, toujours au-dessus de 100 dollars à Londres
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 100,46 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, lâchant 56 cents par rapport à la clôture de lundi.
Il avait bondi la veille dans un marché inquiet des conséquences du mouvement de contestation égyptien, franchissant la barre des 100 dollars pour la première fois depuis deux ans et grimpant jusqu'à 101,73 dollars, son plus haut niveau depuis le 29 septembre 2008.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 62 cents à 91,57 dollars.
Le marché hésitait, suspendu à l'évolution de la situation en Egypte, alors que des dizaines de milliers d'Egyptiens se rassemblaient mardi au Caire pour une journée de manifestations que l'opposition espère décisive, après une semaine de révolte pour exiger le départ du président Hosni Moubarak.
"La récente envolée des cours du baril est soutenue principalement par des inquiétudes sur une escalade de la violence dans le pays, même si le canal de Suez continue d'opérer normalement et que les assureurs londoniens n'envisagent que de faibles perturbations", notait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Si l'Egypte n'est pas un producteur essentiel, le pays abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
"Le Brent évoluait déjà autour de 99 dollars avant l'épisode égyptien, ce qui fait qu'en un sens, les craintes d'une fermeture du canal et de Sumed ne l'ont fait progresser que 1 à 2 dollars", relativisait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
"Les manifestants en Egypte se battent pour obtenir le départ d'un dirigeant âgé, ils ne visent pas la destruction de leur pays et pour le moment on n'a pas assisté à des attaques sur les infrastructures qui laisseraient envisager des attaques de navires à Suez ou une explosion de Sumed", faisait-il valoir.
"Les violences dans la ville de Suez n'ont pas visé spécifiquement les infrastructures ou les navires"; mais, autant que des perturbations sur l'approvisionnement, "les investisseurs redoutent une contagion de la crise politique égyptienne dans le Moyen-Orient", précise toutefois M. Kryuchenkov.
L'Egypte a emboîté le pas à la Tunisie, et des manifestations ont été signalées dans d'autres pays de la région, comme en Algérie, exportateur de pétrole membre de l'Opep.
Selon l'analyste de VTB Capital, le danger pour les grandes nations productrices de la région, à commencer par l'Arabie saoudite, est "minime", mais l'Algérie représente "une exception".
Autre facteur de prudence pour le marché: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) serait prête à accroître sa production si la situation en Egypte empirait et menaçait les approvisionnements de brut, a affirmé lundi le secrétaire général du cartel, Abdallah Salem El-Badri.
cha
(AWP/01 février 2011 12h40)