En petite hausse, l'avertissement de Moody's refroidit le marché
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 118,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 7 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 51 cents à 101,42 dollars.
Les prix du pétrole se reprenaient quelque peu, après avoir évolué constamment en baisse dans les échanges asiatiques, dans un marché nerveux, faisant montre de prudence après les annonces de l'agence financière Moody's.
Cette dernière a indiqué lundi soir qu'elle envisageait d'abaisser à moyen terme la note de solvabilité maximale ("Aaa") qu'elle attribue à la France, à la Grande-Bretagne et à l'Autriche, et qu'elle abaissait la note de six autres pays européens (Italie, Portugal, Espagne, Slovaquie, Slovénie et Malte).
"Le repli de l'euro face au dollar (après cette annonce) a pesé sur les prix du baril", le renchérissement du billet vert rendant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises, indiquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Bien que largement attendu, cet avertissement était tout de même de nature à refroidir le regain d'appétit des investisseurs pour les actifs risqués comme le pétrole.
Les marchés des matières premières avaient été revigorés lundi par le vote au Parlement grec d'un sévère plan d'austérité, préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage international du pays, crucial pour lui éviter un défaut de paiement.
Mais des manifestations émaillées de violences dans les rues d'Athènes dimanche avaient alimenté les inquiétudes du marché sur la mise en place effective des mesures d'austérité.
"Les opérateurs vont continuer cette semaine à surveiller attentivement les développements en zone euro", alors que les ministres des Finances de l'Eurogroupe doivent se prononcer mercredi sur l'aide à la Grèce, poursuivait M. Kryuchenkov.
Par ailleurs, "les prévisions moroses de demande mondiale de brut par l'Agence internationale de l'Energie (AIE), dévoilées en fin de semaine dernière, tout comme la remontée des températures en Europe, où la récente vague de froid s'atténue, ont entretenu la pression sur les prix", soulignait l'analyste.
Le marché restait cependant soutenu par les craintes sur des perturbations de l'offre mondiale d'or noir, après l'embargo graduel décidé en janvier par l'Union européenne (UE) sur le brut d'Iran, deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Les opérateurs sont de surcroît alarmés par l'escalade des tensions entre Téhéran et Israël, après les attaques contre les ambassades (israéliennes) en Géorgie et en Inde", ajoutait Andrey Kryuchenkov.
Deux attentats ont visé lundi le personnel des ambassades d'Israël à New Delhi et Tbilissi, et ont été attribués à l'Iran par le Premier ministre israélien, une accusation que Téhéran a démentie.
jq
(AWP / 14.02.2012 12h31)