Le brut grimpe, dans un marché soulagé par le vote en Grèce
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 118,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 93 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance montait de 1,42 dollar à 100,09 dollars.
"Le vote des mesures d'austérité en Grèce donne un coup de fouet au marché, cela contribue à apaiser quelque peu les inquiétudes des investisseurs", soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les Parlementaires grecs ont voté dimanche en faveur d'une cure nouvelle d'austérité, condition sine qua non d'un second plan d'aide international de 130 milliards d'euros, crucial pour éviter un défaut de paiement de la Grèce en mars, qui sera discuté mercredi par les ministres des Finances de la zone euro.
"Dans l'immédiat, le vote au Parlement a redonné confiance aux opérateurs et provoqué un regain d'appétit pour les actifs jugés plus risqués", tels que les matières premières, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"Mais l'environnement politique en Grèce reste très fragile et devrait entretenir la volatilité des marchés à court terme", alors que des élections en avril dans le pays pourraient voir les opposants au plan d'austérité revenir au pouvoir et compromettre le plan de sauvetage, poursuivait Mme Sokou.
De plus, les manifestations émaillées de violences qui ont ponctué la journée de dimanche à Athènes "ne sont pas un signal très positif" pour les marchés, et augurent mal de la mise en place effective des mesures d'austérité, tempérait M. Varga.
Sur le front de l'offre, les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux continuent de "gonfler la prime de risque sur les prix du baril", indiquaient de leur côté les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Téhéran ne "capitulera jamais face au langage de la force" sur la question nucléaire, a affirmé samedi le président Mahmoud Ahmadinejad. L'Union européenne (UE) a décidé en janvier un embargo graduel sur le pétrole iranien, soupçonnant le pays de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Or, "plusieurs opérateurs de tankers ont désormais arrêté de transporter le brut d'Iran (y compris vers d'autres destinations que l'UE, ndlr), en raison d'inquiétudes sur la validité de leurs polices d'assurance, contractées en Europe", expliquaient les experts de JBC Energy dans une note.
Le manque de l'offre iranienne devrait ainsi accroître les tensions des marchés pétroliers, les pays consommateurs européens comme asiatiques, se reportant vers des sources d'approvisionnement alternatives, comme les pays du Golfe.
Cependant, "une fois la vague de froid hivernale terminée et les risques sur la production iranienne digérés par le marché, les prix du baril pourraient se replier fortement, en raison d'une surproduction d'or noir" face à un fléchissement de la demande mondiale, avertissait Tamas Varga.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé vendredi en baisse sensible sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, en raison de perspectives économiques de plus en plus sombres.
rp
(AWP / 13.02.2012 18h31)