Le brut en hausse à New York, soulagé par le vote parlementaire grec
Vers 14H40 GMT/15h40 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 1,53 dollar par rapport à la clôture de vendredi, à 100,20 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
"Les marchés du pétrole réagissent favorablement au vote de mesures d'austérité par le Parlement en Grèce", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"La menace d'un défaut de paiement du pays devrait ainsi être écartée, au moins pour le moment. Cela devrait encourager l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués et donc revigorer les cours des matières premières", ont observé les experts de Commerzbank.
Les parlementaires grecs ont voté dimanche en faveur d'une nouvelle cure d'austérité, préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via un second plan d'aide international de 130 milliards d'euros et désendettement via l'effacement d'une partie de la dette par les créanciers privés.
Toutefois, les manifestations émaillées de violences qui ont ponctué la journée de dimanche à Athènes inquiétaient les marchés, augurant mal de la mise en place effective des mesures d'austérité.
"Cette étape n'est peut-être qu'une manière de gagner du temps, avant la tenue d'élections en avril", qui pourraient voir un retour des opposants au plan d'austérité au pouvoir, compromettant le plan de sauvetage, ont ainsi noté les experts de Commerzbank.
Sur le front de l'offre, les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux continuent de "gonfler la prime de risque sur les prix du baril", indiquaient de leur côté les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
"Nous voyons d'ores et déjà de plus grandes conséquences à la politique de sanctions (de l'Europe): des opérateurs de tankers cessent désormais de se rendre dans les ports iraniens parce qu'ils ne sont pas capables de contracter des assurances pour leurs tankers", a fait valoir M. Lipow.
"Et cela a un impact sur les approvisionnements des raffineurs européens, qui doivent trouver d'autres sources de brut", a-t-il continué.
Téhéran ne "capitulera jamais face au langage de la force" sur la question nucléaire, a affirmé samedi le président Mahmoud Ahmadinejad. L'Union européenne (UE) a décidé en janvier un embargo graduel sur le pétrole iranien, soupçonnant le pays de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Le manque d'offre iranienne sur le marché du pétrole devrait ainsi accroître les tensions du marché, les pays consommateurs européens comme asiatiques se reportant vers des sources d'approvisionnement alternatives, comme les pays du Golfe.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé vendredi en baisse sensible sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, en raison de perspectives économiques de plus en plus sombres.
rp
(AWP / 13.02.2012 16h01)