Gagne du terrain dans un marché soulagé par le vote en Grèce
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 118,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 75 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance montait de 90 cents à 99,57 dollars.
"Le vote des mesures d'austérité en Grèce donne un coup de fouet au marché, cela contribue à apaiser quelque peu les inquiétudes des investisseurs", soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les Parlementaires grecs ont voté dimanche en faveur d'une cure nouvelle d'austérité, préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via un second plan d'aide international de 130 milliards d'euros et désendettement via l'effacement d'une partie de sa dette par ses créanciers privés.
"La menace d'un défaut de paiement du pays devrait ainsi être écartée, au moins pour le moment. Cela devrait encourager l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués et donc revigorer les cours des matières premières", observaient les experts de Commerzbank.
Toutefois, les manifestations émaillées de violences qui ont ponctué la journée de dimanche à Athènes "ne sont pas un signal très positif" pour les marchés, et augurent mal de la mise en place effective des mesures d'austérité, tempérait M. Varga.
Des élections en avril en Grèce pourraient de plus voir les opposants au plan d'austérité revenir au pouvoir, compromettant le plan de sauvetage.
Sur le front de l'offre, les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux continuent de "gonfler la prime de risque sur les prix du baril", indiquaient de leur côté les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Téhéran ne "capitulera jamais face au langage de la force" sur la question nucléaire, a affirmé samedi le président Mahmoud Ahmadinejad. L'Union européenne (UE) a décidé en janvier un embargo graduel sur le pétrole iranien, soupçonnant le pays de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Or, "plusieurs opérateurs de tankers ont désormais arrêté de transporter le brut d'Iran (y compris vers d'autres destinations que l'UE, ndlr), en raison d'inquiétudes sur la validité de leurs polices d'assurance, contractées en Europe", expliquaient les experts de JBC Energy dans une note.
Le manque de l'offre iranienne sur le marché du pétrole devrait ainsi accroître les tensions du marché, les pays consommateurs européens comme asiatiques, se reportant vers des sources d'approvisionnement alternatives, comme les pays du Golfe.
Cependant, "une fois la vague de froid hivernale terminée et les risques sur la production iranienne digérés par le marché, les prix du baril pourraient se replier fortement, en raison d'une surproduction d'or noir" face à un fléchissement de la demande mondiale, avertissait Tamas Varga.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé vendredi en baisse sensible sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, en raison de perspectives économiques de plus en plus sombres.
jq
(AWP / 13.02.2012 12h31)