En recul, plombé par la Grèce et des prévisions de demande moroses
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 117,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, baissant de 1,30 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait de son côté 1,44 dollar à 98,40 dollars.
"Les prix du pétrole ont perdu du terrain, à l'unisson des marchés boursiers, pénalisés par les inquiétudes sur la situation en Grèce, avant un vote parlementaire dimanche sur les nouvelles mesures de rigueur", expliquait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
"Les préoccupations sur la Grèce sont par ailleurs renforcées par l'ultimatum posé par la zone euro, et il n'est pas certain qu'Athènes soit en mesure d'y répondre à temps", ajoutait-il.
Les partis de la coalition gouvernementale grecque s'étaient entendus jeudi sur un nouveau plan de rigueur, qui avaient donné un coup de fouet momentané aux prix du baril.
Mais l'euphorie des investisseurs s'était vite estompée, les ministres des Finances de la zone euro ayant donné jeudi soir moins d'une semaine à la Grèce pour trouver 325 millions d'euros d'économies budgétaires supplémentaires, en échange d'un second plan d'aide international au pays, crucial pour lui éviter un défaut de paiement.
Dans ce contexte, "après la forte hausse enregistrée au cours des derniers jours, il n'est pas étonnant de voir les investisseurs engranger quelques bénéfices avant le week-end", observaient les analystes de Commerzbank.
"Les soubresauts (de la zone euro) menacent d'écorner l'optimisme sur les marchés pétroliers", avertissait de son côté David Hufton, analyste du courtier PVM, ajoutant que la demande énergétique actuelle, dopée par la vague de froid en Europe, pourrait être rapidement entamée dans les prochains mois.
De fait, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé vendredi à la baisse pour le sixième mois consécutif sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, à 89,9 millions de barils par jour (mbj), en raison de perspectives économiques de plus en plus sombres.
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait elle aussi fortement abaissé sa prévision de demande mondiale de brut en 2012, invoquant les difficultés économiques persistantes dans les pays développés.
L'annonce vendredi d'une baisse en janvier, pour la première fois en six mois, du moral des ménages américain, selon l'indice de confiance publié par l'Université du Michigan, n'était pas non plus pour rasséréner les opérateurs sur la solidité de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
ds
(AWP / 10.02.2012 19h01)