Net recul, l'ultimatum à la Grèce fait trébucher le marché
Vers 11h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 117,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, baissant de 1,45 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Il avait atteint 118,79 dollars jeudi vers 21h00 GMT, un sommet depuis six mois.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait de son côté 1,21 dollar à 98,63 dollars.
"Après la forte hausse enregistrée au cours des derniers jours, il n'est pas étonnant de voir les investisseurs engranger quelques bénéfices avant le week-end", observaient les analystes de Commerzbank.
D'autant plus que l'optimisme du marché autour de la Grèce, qui avait alimenté la vigueur des prix du pétrole cette semaine, était tempéré vendredi par le nouvel ultimatum de la zone euro à Athènes.
Alors que les partis de la coalition gouvernementale grecque s'étaient entendus jeudi sur un nouveau plan de rigueur, les ministres des Finances de la zone euro ont donné jeudi soir moins d'une semaine à la Grèce pour trouver 325 millions d'euros d'économies budgétaires supplémentaires, en échange d'un second plan d'aide international au pays, crucial pour lui éviter un défaut de paiement.
"Le scénario le plus probable est que les nouvelles mesures d'austérités seront votées dimanche à contre-coeur par le Parlement grec, et que la zone euro surmontera ses réticences mercredi pour finalement accorder" un nouveau prêt à la Grèce, estimait David Hufton, analyste de PVM, qui pourrait par la suite rassurer les investisseurs sur les perspectives de la demande européenne de pétrole.
"Mais les soubresauts (de la zone euro) menacent d'écorner l'optimisme sur les marchés pétroliers", avertissait-il, ajoutant que la demande énergétique actuelle, dopée notamment par la vague de froid en Europe, pourrait par ailleurs être rapidement entamée dans les prochains mois.
De fait, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé vendredi à la baisse pour le sixième mois consécutif sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, à 89,9 millions de barils par jour (mbj), en raison de perspectives économiques de plus en plus sombres.
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait elle-aussi fortement abaissé sa prévision de demande mondiale de brut en 2012, invoquant les difficultés économiques persistantes dans la zone euro et aux Etats-Unis.
cha
(AWP / 10.02.2012 12h45)