Demande mondiale en 2012 à nouveau révisée à la baisse (AIE)
Dans son rapport mensuel, l'organisation estime par ailleurs que le marché "devrait avoir une flexibilité d'offre suffisante en 2012" pour "s'adapter" à une baisse des exportations iraniennes liées aux sanctions internationales, "quel qu'en soit le volume".
L'AIE rappelle que des "stocks stratégiques" peuvent toujours être débloqués en cas de tensions sur les marchés. "Malgré ces garanties, la perception de soucis d'approvisionnement imminents empêche clairement les prix du pétrole de baisser pour l'instant", constate-t-elle, en dépit d'une demande d'or noir plus faible que prévu.
En raison d'un "ralentissement économique mondial de plus en plus problématique", confirmé par les nouvelles prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI), l'agence estime que la consommation de brut n'augmentera que de 0,8 mbj (ou 0,9%) par rapport à 2011, soit 0,3 mbj de moins qu'attendu il y a un mois.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait déjà revu à la baisse jeudi ses propres prévisions.
Toutefois, le rapport de l'AIE fait état de perspectives "à deux vitesses", avec une "croissance robuste de la demande de pétrole" dans les économies émergentes tandis que la consommation continue de chuter dans la plupart des pays riches membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont l'AIE est le bras énergétique.
Hors OCDE, la demande va augmenter de 2,8% (1,2 mbj) en 2012, ce qui permet largement de compenser un recul de 0,8% (0,4 mbj) de la consommation dans l'OCDE.
En ce qui concerne l'offre, elle était en hausse en janvier de 0,1 mbj, à 90,2 mbj. Ce niveau dépasse de 1 mbj celui enregistré l'an dernier à la même époque.
La production de l'Opep a grimpé jusqu'à 30,9 mbj en janvier, le plus haut niveau depuis octobre 2008, grâce notamment à une reprise rapide de l'offre libyenne.
"Les nouvelles sanctions internationales contre les exportations de pétrole iraniennes n'auront pas d'effet avant le 1er juillet, mais plusieurs clients européens ont déjà réduit leurs importations de brut iranien et les acheteurs asiatiques se tournent aussi vers d'autres solutions", estime l'AIE.
Hors Opep, la production a en revanche baissé de 0,2 mbj, à 53,2 mbj, en raison notamment d'une "escalade du conflit en Syrie" et d'une "aggravation du différend sur les revenus de transit entre le Soudan et le Soudan du Sud", relève l'agence.
rp
(AWP / 10.02.2012 10h51)