En hausse dans un marché soutenu par l'accord en Grèce
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 118,05 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, grimpant de 86 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il s'est hissé vers 13H40 GMT à 118,57 dollars, un sommet depuis début août.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,24 dollar à 99,95 dollars.
Après plusieurs jours de négociations, les trois partis qui composent la coalition gouvernementale en Grèce sont parvenus à un accord sur un nouveau plan de rigueur qui ouvre la voie à un second plan de sauvetage international du pays, crucial pour lui éviter un défaut de paiement en mars.
Ce dénouement a mis fin à l'incertitude des marchés avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro, en fin de journée à Bruxelles, "mais une nouvelle aide internationale à la Grèce n'empêchera pas nécessairement une aggravation de la crise dans la zone euro", avertissait cependant Julian Jessop, analyste du cabinet Capital Economics.
Le moral des marchés était par ailleurs alimenté par un bon indicateur aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, où les nouvelles inscriptions au chômage ont enregistré la semaine dernière un recul inattendu.
A court terme, "l'embellie de la conjoncture économique, aux Etats-Unis comme en Europe, peut pousser momentanément le Brent au-delà du seuil des 120 dollars le baril (...) même si les cahots de la reprise économique mondiale pourraient rapidement décevoir les investisseurs", estimait M. Jessop.
Par ailleurs, "les conditions météorologiques glaciales en Europe offrent un soutien supplémentaire aux prix alors que les experts s'attendent à ce que cette vague de froid se prolonge jusqu'à la fin du mois", dopant la demande énergétique européenne, notaient les analystes de Commerzbank.
Les prix du brut restaient aussi tirés vers le haut par les inquiétudes croissantes sur les approvisionnements pétroliers, en particulier en provenance d'Iran (alors que les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux restent vives) mais aussi du Nigeria, secoué cette semaine par un regain de violences.
Les investisseurs continuaient également de surveiller la situation au Soudan du sud, qui a stoppé fin janvier sa production, habituellement de 350.000 barils par jour, en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il accuse de détourner une partie du pétrole sud-soudanais transitant sur son territoire.
L'écart entre le Brent échangé à Londres et le WTI coté à New York se stabilisait jeudi autour de 18 dollars, après avoir dépassé mardi 20 dollars pour la première fois depuis octobre - le WTI étant plombé par la surabondance persistante des réserves américaines de brut face à une demande en demi-teinte.
De son côté, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu jeudi à la baisse sa prévision de demande mondiale de brut en 2012 en raison des difficultés économiques persistantes dans la zone euro et aux Etats-Unis.
ds
(AWP / 09.02.2012 19h01)