Le brut monte dans un marché soutenu par les espoirs sur la Grèce
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 117,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, grimpant de 56 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il s'est hissé vers 09H40 GMT à 118,17 dollars, un sommet depuis début août.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 45 cents à 99,16 dollars.
"Les opérateurs se montrent optimistes sur le dossier grec et l'issue des négociations autour de la restructuration de la dette du pays, notamment parce que les dirigeants grecs ont laissé entrevoir des avancées décisives ce jeudi", expliquait Peter Beutel, analyste de la société Cameron Hanover.
Le Premier ministre grec Lucas Papademos a indiqué espérer boucler jeudi les négociations avec les partis de la coalition gouvernementale sur un nouveau plan de rigueur, avant un réunion des ministres des Finances des pays de la zone euro prévue à 17H00 GMT à Bruxelles.
Cette cure d'austérité renforcée en Grèce permettrait de débloquer une nouvelle tranche d'aide internationale à Athènes, cruciale pour éviter un défaut de paiement du pays en mars, une perspective qui rassérénait quelque peu les marchés des matières premières et revigorait l'euro face au dollar.
Ce renforcement du billet vert offrait un coup de pouce supplémentaire aux achats du brut, libellés dans la monnaie américaine, rendus plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les conditions météorologiques glaciales en Europe fournissent par ailleurs un soutien supplémentaire aux prix, alors que les experts s'attendent à ce que cette vague de froid se prolonge jusqu'à la fin du mois", dopant la demande énergétique du Vieux continent, notaient les analystes de Commerzbank.
Les prix du brut, enfin, restaient tirés vers le haut par les inquiétudes croissantes sur les approvisionnements pétroliers, en particulier en provenance d'Iran, alors que les tensions entre Téhéran et les pays occidentaux restent vives, mais aussi d'Afrique, ajoutaient les experts de Commerzbank.
Les investisseurs continuaient ainsi de surveiller la situation au Nigeria, premier producteur d'Afrique, secoué en début de semaine par une série d'explosions et de fusillades dans le nord du pays.
De son côté, le Soudan du sud a stoppé fin janvier sa production, habituellement de 350.000 barils par jour, en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il accuse de détourner une partie du pétrole sud-soudanais transitant sur son territoire.
Le marché restait cependant sur ses gardes, après avoir été sévèrement refroidi mercredi par les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'une demande de pétrole toujours médiocre aux Etats-Unis et d'une hausse nette et inattendue des stocks de produits raffinés sur la semaine achevée le 3 février.
Cependant, "les opérateurs sont un peu revenus sur leur première impression défavorable, car la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis s'est quand même avérée bien moins moindre qu'attendu", tempérait M. Beutel.
sm
(AWP / 09.02.2012 12h35)