Le brut finit en hausse à New York, tiré par le froid en Europe
(reprise de la veille)
New York - Les prix du baril de pétrole ont fini en légère hausse mercredi à New York en dépit d'une demande toujours vacillante aux Etats-Unis, le renchérissement du Brent de Londres, dû au froid en Europe, tirant le marché américain.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a gagné 30 cents par rapport à la clôture de mardi, finissant à 98,71 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 117,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 97 cents par rapport à la clôture de mardi.
Le relevé hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DOE) "n'a pas été aussi favorable à la hausse que ne l'avait laissé penser le rapport de l'API", a commenté Tom Bentz, de BNP Paribas.
Le DoE a fait état d'une hausse de 300'000 barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 3 février, un chiffre très inférieur au bond de 2,7 millions de barils attendu par les analystes, mais largement au-delà des estimations de la fédération professionnelle API, qui avait annoncé mardi soir une forte chute, de 4,5 millions de barils, de ces réserves.
Cette progression aurait pu être plus importante s'il n'y avait pas eu un ralentissement des importations causé par "les perturbations au Nigeria et la fermeture de ports dans le golfe du Mexique en raison du temps", ont remarqué les analystes de Natixis.
Selon le DoE, les réserves d'essence aux Etats-Unis ont pour leur part grimpé de 1,6 million de barils la semaine dernière, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont enregistré une hausse inattendue de 1,2 million de barils.
"On doit la hausse du WTI à l'élargissement du +spread+ (l'écart de prix entre le WTI et le Brent de Londres) qui tire les cours ici", a expliqué M. Bentz. "Le Brent est porté par les températures froides que connait l'Europe", a-t-il poursuivi, soulignant que les "Etats-Unis n'ont pas une telle météo", avec un hiver très doux.
Selon Barclays Capital, la récente flambée des cours du Brent "n'est pas seulement due à la météo". "Même avant que le froid ne s'abatte (sur le Vieux Continent), des signaux commençaient à montrer que l'idée selon laquelle le marché (européen) était bien approvisionné était peut-être fausse", ont noté les experts de Barclays.
Quoi qu'il en soit, "la ferme amélioration du marché de l'emploi aux Etats-Unis" ne se traduit pas par une augmentation de la consommation d'or noir, a observé Barclays.
Ainsi, "il y a une réelle contradiction entre la demande américaine en pétrole et l'état général de l'économie" du premier consommateur mondial de brut de la planète, ont insisté les experts de l'institution britannique.
Par ailleurs, le marché reste tiraillé par les développements en Grèce "où l'on ne sait toujours pas si un accord va être conclu" et le dossier du nucléaire iranien "qui soutient le marché avec les menaces de Téhéran de fermer le détroit d'Ormuz", a dit M. Bentz.
Les investisseurs continuaient ainsi de surveiller la situation au Nigeria, premier producteur d'Afrique, secoué depuis lundi par une série d'explosions et de fusillades dans le nord du pays.
En Grèce, le Premier ministre Lucas Papademos tentait mercredi soir d'obtenir le soutien des chefs des trois partis représentés dans son gouvernement au plan détaillant les nouveaux efforts de rigueur réclamés à la Grèce par ses créanciers en échange d'un deuxième renflouement.
rp
(AWP / 09.02.2012 06h21)