Le brut se renforce, au plus haut depuis six mois à Londres
Vers 17H15 GMT (18H15 HECs), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 116,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 88 cents par rapport à la clôture de la veille.
Il est monté vers 14H10 GMT à 117,10 dollars, son plus haut niveau depuis début août.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,83 dollar à 98,74 dollars, se reprenant vigoureusement dans un marché extrêmement volatil.
Le WTI profitait d'un regain d'intérêt des investisseurs en raison de l'écart grandissant le séparant du Brent échangé à Londres; la différence entre les deux prix pétroliers de référence s'est nettement creusée depuis une semaine, dépassant momentanément 20 dollars mardi, le plus grand écart constaté depuis octobre.
Plombé par une offre de brut surabondante aux Etats-Unis, le WTI avait abandonné près de 1 dollar lundi, tandis que le Brent avait grimpé sur la même séance de près de 1,50 dollar, ce qui pouvait inciter les opérateurs à réaliser quelques achats à bon compte sur le marché américain.
Par ailleurs, le dollar se repliait face à un euro revigoré par l'espoir de voir émerger sous peu en Grèce un accord sur un nouveau plan de rigueur qui permettra le déblocage d'une nouvelle aide internationale au pays.
"Cet affaiblissement du billet vert venait soutenir le marché" -- en rendant plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises --, soulignait Peter Beutel, analyste de la société Cameron Hanover.
Cependant, "la demande d'essence reste extrêmement faible aux Etats-Unis (premier pays consommateur de brut, ndlr), ce qui se traduit par des stocks pétroliers américains en pleine expansion", et entretient la pression sur le prix du WTI, ajoutait M. Beutel.
Le marché londonien, en revanche, restait soutenu par un regain de la demande énergétique en Europe, confrontée depuis dix jours à une sévère vague de froid.
"Un hiver quasiment sibérien s'est abattu sur l'Europe, et les systèmes de chauffage fonctionnant au fioul tournent à plein régime", indiquait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Toutefois, "si les marchés répondent à la chute des températures, cette vague de froid intervient très tardivement dans la saison et elle devrait se terminer bientôt" et les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) sont "à des niveaux confortables", limitant ainsi l'impact pour les prix du baril, tempérait Soozhana Choi, analyste de Deutsche Bank.
Par ailleurs, "une demande pétrolière plus vigoureuse en Asie contribuait également à tirer vers le haut le prix du pétrole à Londres, tout comme des facteurs géopolitiques déterminants", ajoutait Peter Beutel.
Les investisseurs s'inquiétaient ainsi toujours des perturbations possibles sur les approvisionnements de brut, en raison des tensions vives entre Téhéran et les pays occidentaux, mais aussi du récent regain de violences au Nigeria, premier producteur d'Afrique, secoué depuis lundi par une série d'explosions et de fusillades dans le nord du pays.
sm
(AWP / 07.02.2012 18h49)