Le brut grimpe à son plus haut niveau depuis six mois à Londres
Vers 11h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 116,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 41 cents par rapport à la clôture de la veille.
En début d'échanges asiatiques, le Brent est monté jusqu'à 116,70 dollars, un sommet depuis début août.
En revanche, sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents à 96,44 dollars, après avoir déjà lâché près de 1 dollar lundi.
Le cours du Brent londonien profitait d'un regain de la demande énergétique en Europe, confrontée depuis dix jours à une sévère vague de froid qui a fait environ 360 morts par hypothermie, et amenant notamment la France à approcher cette semaine son record de consommation d'électricité, atteint mi-décembre 2010.
"Un hiver quasiment sibérien s'est abattu sur l'Europe, et les systèmes de chauffage fonctionnant au fioul tournent à plein régime", stimulant ainsi la cadence des raffineries et donc leurs besoins en brut, soulignait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
"Même si les températures devraient remonter quelque peu des niveaux extrêmement bas atteint cette semaine, on devrait rester dans un hiver rigoureux jusqu'à la fin du mois", ajoutait-il.
Cependant, "si les marchés répondent à la chute des températures, cette vague de froid intervient très tardivement dans la saison et elle devrait se terminer bientôt" et les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) sont "à des niveaux confortables", limitant ainsi l'impact pour les prix du baril, tempérait Soozhana Choi, analyste de Deutsche Bank.
Le prix du Brent était par ailleurs soutenu par les inquiétudes persistantes sur l'offre, notamment sur les approvisionnements en provenance d'Iran, alors que les tensions restent vives entre Téhéran et les pays occidentaux, mais aussi d'Afrique de l'Ouest.
De nouvelles violences ont secoué lundi le nord du Nigeria, le premier pays producteur africain, dans une région déjà secouée le 20 janvier par une vague d'attaques meurtrières et des explosions sur un marché à Maiduguri, berceau du groupe islamiste Boko Haram.
De son côté, le Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (Mend), principal groupe armé du sud du pays, a attaqué samedi un oléoduc. Les attaques du Mend avaient fait chuter de moitié la production pétrolière du pays au plus fort de ses actions entre 2007 et 2009.
Le baril de WTI coté à New York était en revanche sous la pression d'une abondance de l'offre pétrolière aux Etats-Unis, premier consommateur de brut, alors que la demande énergétique du pays a été limitée ces dernières semaines par un hiver toujours inhabituellement doux.
"Les opérateurs s'attendent à ce que les stocks américains de brut (qui ont déjà fortement gonflé ces dernières semaines, ndlr) continuent de croître sur les prochains mois" face à une demande ralentie mais aussi à la remise en marche d'oléoducs et au début d'une période de maintenance des raffineries, expliquaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
cha
(AWP / 07.02.2012 12h46)