Le brut finit en baisse à New York: offre surabondante aux Etats-Unis
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont clôturé en repli lundi à New York, pénalisés par l'enlisement des négociations sur la restructuration de la dette grecque, alors que les Etats-Unis sont confrontés à une surabondance de l'offre face à une demande qui s'effrite.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a perdu 93 cents par rapport à vendredi, à 96,91 dollars, sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à l'inverse en hausse de 1,35 dollar sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à 115,93 dollars.
Londres et New York "c'est chacune une histoire différente", a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
D'un côté "vous avez le Brent qui réagit à la hausse aux inquiétudes suscitées par les sanctions européennes sur le pétrole iranien (...), en même temps qu'à l'arrêt des productions au Soudan et aux violences au Nigeria", a relevé l'analyste.
Le dossier iranien "reste tendu, et continue à rendre le marché nerveux face au risque de voir une nouvelle baisse des exportations en conséquence des sanctions", ont fait valoir les experts de Barclays.
Dans le sud du Nigeria, un groupe armé a affirmé dimanche avoir attaqué et détruit un oléoduc de la compagnie pétrolière italienne Agip, présentant cette attaque, après plus d'un an de trêve, comme "un signe de choses à venir".
Conjugués "à la hausse de la demande en Asie", ces développements ont soutenu le pétrole coté dans la capitale britannique, a-t-il résumé.
Le scénario est à l'opposé de ce qui se joue sur le marché pétrolier américain. "Aux Etats-Unis, la hausse de la production pétrolière canadienne se conjugue à la hausse importante de la production de pétrole de schiste, ce qui met de la pression sur le WTI alors que débute la période de maintenance des raffineries", a observé M. Lipow.
Face à cette hausse de l'offre aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, la baisse de la demande aux Etats-Unis continuait à inquiéter le marché, d'autant que l'hiver est inhabituellement chaud.
"Les températures restent très douces aux Etats-Unis alors qu'elles sont particulièrement froides en Europe, donc la demande pour le pétrole devrait être faible, on va voir beaucoup de raffineries qui vont procéder à des opérations de maintenance", a noté Phil Flynn, de PFG Best Research.
En outre, les cours de l'or noir ont été une nouvelle fois suspendus aux négociations que mènent Athènes et ses créanciers privés sur la réduction de la dette grecque et qui n'ont toujours pas abouti, entretenant le spectre d'une cessation de paiement de la Grèce en mars.
"On ne sait toujours pas s'ils vont trouver un accord ou pas, le marché est déçu de ne pas avoir eu de réponse" pendant le week-end, a indiqué Phil Flynn.
La situation dans le pays méditerranéen, épicentre de la crise en zone euro, retenait également l'attention en raison du blocage entre les partis politiques de la coalition gouvernementale. Ces derniers ne sont toujours pas parvenus à surmonter leurs objections aux mesures d'austérité demandées par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir le déblocage d'un nouveau prêt vital d'au moins 130 milliards d'euros.
Dans ce contexte, "le dollar remontait, car les inquiétudes sur l'Europe se renforcent", a remarqué M. Flynn.
L'euro se repliait en effet sensiblement face au dollar et ce renchérissement du billet vert rendait moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 07.02.2012 06h21)