Le brut monte légèrement sur un marché prudent avant l'emploi américain
Vers 11H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 112,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 34 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 54 cents à 96,90 dollars.
"Le marché est dominé vendredi par la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain", très attendu par les investisseurs, "ce qui explique que les cours du pétrole ont peiné jeudi à trouver une direction au cours d'une séance très agitée", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Ce rapport est considéré comme un indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. Les analystes s'attendent à un ralentissement des créations d'emploi pour janvier, tandis que le taux de chômage est attendu stable, à 8,5%, un taux élevé pour les Etats-Unis.
Des statistiques en demi-teinte publiées ces derniers jours, montrant notamment un net ralentissement des embauches dans le secteur privé américain en janvier mais aussi une baisse des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, alimentaient la nervosité du marché.
De plus, la prudence des opérateurs restait avivée par "les perspectives sur la demande mondiale (...) également assombries par la crise persistante de la zone euro", alors que la Grèce, menacée de défaut de paiement, n'a toujours pas abouti à un accord avec ses créanciers privés sur une réduction de sa dette, ajoutait M. Kryuchenkov.
Le WTI regagnait cependant un peu de terrain, après avoir lourdement trébuché mercredi et jeudi, sous le coup d'une hausse bien plus importante que prévu des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis la semaine dernière, qui avaient renforcé les inquiétudes sur la demande énergétique du pays.
Le Brent coté à Londres restait pour sa part soutenu par "les incertitudes géopolitiques persistantes" au Moyen-Orient, et particulièrement dans le dossier iranien, qui "renforcent les risques de perturbation de l'offre de brut", notait l'analyste.
Des parlementaires iraniens avaient évoqué cette semaine la possibilité d'interrompre immédiatement les exportations de brut du pays vers l'Europe, en réponse à un embargo pétrolier graduel décidé fin janvier par l'Union européenne contre Téhéran.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a de son côté averti vendredi, dans un discours à l'université de Téhéran, que l'Iran répondra à "toutes les menaces militaires ou pétrolières" qui le visent en mettant en oeuvre "ses propres menaces".
L'Iran avait menacé début janvier de fermer le détroit d'Ormuz, voie stratégique par lequel transitent 35% du trafic pétrolier maritime mondial.
rp
(AWP / 03.02.2012 12h54)